Les incivilités en milieu scolaire sont un problème de plus
en plus préoccupant pour les enseignants. C'est dans ce contexte que le
Syndicat de l'enseignement de l'Estrie (SEE-CSQ) a participé activement à une
consultation menée par la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ)
en octobre dernier. Cette initiative visait à faire un état des lieux des
comportements perturbateurs et à identifier des pistes de solution pour
améliorer le climat dans les écoles.
Malgré des horaires chargés, 223 enseignants de la région de
l'Estrie ont pris le temps de répondre à ce sondage, témoignant de l'importance
qu'ils accordent à cet enjeu.
Une problématique en hausse
Les résultats de cette consultation dressent un portrait
alarmant de la situation dans les trois Centres de services scolaires de
l'Estrie. Voici les principales conclusions :
80 % des enseignants estiment que les incivilités ont
augmenté au cours des deux dernières années.
76 % considèrent les incivilités comme un problème important
ou très important.
55 % rapportent subir des incivilités au moins une fois par
jour.
97 % affirment que ces comportements nuisent à la
concentration des élèves et 94 % pensent qu'ils réduisent le temps consacré aux
apprentissages.
Les incivilités entraînent une surcharge de travail pour 84
% des répondants et affectent la motivation au travail de 83 %.
Près d'un tiers des enseignants disent être victimes
d'incivilités de la part d'un parent au moins une fois par mois.
Nature des incivilités et des impacts
Les incivilités, définies comme des manquements aux règles
élémentaires de respect et de savoir-vivre, se manifestent de diverses façons.
Selon les enseignants, les incidents les plus récents impliquaient :
Des agressions verbales (76 %),
Des gestes de violence physique (48 %),
Des dommages matériels (30 %),
Des impacts psychologiques (17 %).
Ces comportements perturbent non seulement le climat
d'apprentissage, mais augmentent également la charge mentale des enseignants,
affectant leur bien-être professionnel.
Des solutions proposées
Face à ce constat, les enseignants interrogés ont identifié
plusieurs solutions pour atténuer ces problématiques. Parmi les mesures les
plus populaires :
Reconnaître officiellement que les incivilités représentent
un problème sérieux.
Mettre en place un système de retenues pour les élèves.
Prévoir des actions réparatrices pour les élèves
responsables d'incivilités répétées.
David Raymond, président du SEE-CSQ, insiste sur l'urgence
d'agir : « Des solutions doivent absolument être mises en place afin de freiner
et, ultimement, d'éliminer ce fléau. Y travailler, c'est améliorer le quotidien
des enseignantes et des enseignants en leur donnant plus de temps pour
enseigner. Cela contribuerait à leur motivation au travail et améliorerait
significativement le climat d'apprentissage de la classe. »
Une mobilisation nationale
Les résultats complets de cette consultation sont
disponibles sur le site de la FSE-CSQ. Cette démarche s'inscrit dans un effort
plus large de sensibilisation et d'intervention pour soutenir les enseignants
confrontés à cette réalité.
À propos du SEE-CSQ
Le Syndicat de l'enseignement de l'Estrie regroupe quelque 4
200 enseignantes et enseignants issus des Centres de services scolaires des
Sommets, des Hauts-Cantons et de la Région-de-Sherbrooke. Affilié à la
Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des
syndicats du Québec (CSQ), le SEE-CSQ représente le personnel enseignant de
tous les secteurs scolaires.
Source : Janie Larivière, responsable des
communications au SEE-CSQ.