Grands Frères, Grandes Sœurs de l'Estrie est un organisme qui favorise le jumelage entre un adulte et un enfant afin de créer une relation significative entre eux et pour les deux.
« Favoriser le développement des enfants et améliorer leur mieux-être par le jumelage avec un adulte ou un couple qui devient un modèle, un mentor, un ami, qui transmet des valeurs familiales et sociales », est la mission de l'organisation vieille de plus de 100 ans.
Nathalie Ouellette est directrice générale de l'organisme Grands Frères, Grandes Sœurs de l'Estrie : « Faut pas se le cacher, la majorité des enfants (45 %) proviennent de familles monoparentales avec une mère comme parent. Les pères sont absents et les enfants ont besoin de modèles masculins. Le jumelage à un grand frère peut transformer la vie d'un garçon : c'est l'occasion pour lui, ou en fait pour les deux, tant le grand frère que l'enfant, de parler d'affaires de gars, de faire des activités de gars. »
Grands Frères, Grandes Sœurs existe depuis 1979 en Estrie. L'organisme a connu des hauts et des bas et après avoir connu un bas en 2009 alors qu'il n'y avait que cinq jumelages, Grands Frères, Grandes Sœurs de l'Estrie connaît une importante croissance en 2014 avec plus de 170 enfants desservis!
« Nous avons entrepris de diversifier notre offre de mentorat avec la collaboration de divers partenaires. Ainsi, nous avons développé le mentorat à l'école où un grand frère rencontre son petit frère pendant une heure sur l'heure du midi à l'école de l'enfant. Il y a aussi le programme « Go les filles! » qui est du mentorat de groupe pour les jeunes filles de 8 à 12 ans. Les grandes sœurs jouent un rôle différent que celui de la mère : elles peuvent parler de choses qu'elles ne sont pas nécessairement à l'aise de partager avec leur mère », explique Nathalie Ouellette.
Recrutement et sélection
L'organisme ne s'en cache pas, mais Grands Frères, Grandes Sœurs est à la recherche d'hommes prêts à s'engager pour être grand frère et mentor pour des garçons. « Nous n'avons jamais réussi à répondre à toutes les demandes que nous avons », confie Nathalie Ouellette. Une trentaine de jeunes sont présentement en attente d'un mentor sur le territoire de l'Estrie.
Ce sont les parents qui inscrivent les enfants à Grands Frères, Grandes Sœurs. « Avec l'accord de l'enfant bien entendu, car l'enfant doit être volontaire pour participer », précise Nathalie Ouellette. Parfois les écoles, un centre jeunesse ou le centre de santé et de services sociaux réfèrent un enfant.
Mais n'est pas grand frère n'importe qui veut l'être : le processus de sélection est pour le moins sérieux pour ne pas dire rigoureux, non seulement pour assurer la sécurité des enfants, mais de bien cibler les motivations des futurs bénévoles.
Le candidat (et la candidate) doit fournir quatre références qui répondront aux questions des évaluateurs de l'organisation. Puis, le comité de sélection rencontre le candidat pour une entrevue qui peut parfois durer jusqu'à deux heures. Les antécédents judiciaires sont évidemment vérifiés puis un membre du comité de sélection visite le domicile du candidat, question d'évaluer l'environnement, l'aspect sécuritaire de l'endroit entre autres, et rencontrer les autres membres de la famille qui accueilleront l'enfant mentoré.
Un comité d'évaluation formé de professionnels voit à tenter de bien jumeler un garçon ou une fille avec un grand frère ou une grande sœur : on étudie les intérêts communs de chacun, les motivations, les personnalités...
« On mise sur la qualité de la relation et les opportunités de développement, d'évolution, de cette relation. On essaie toujours d'organiser le match le plus parfait pour les deux », indique Mme Ouellette.
Une première rencontre a lieu entre les parents de l'enfant, le mentor et un membre de l'organisation Grands Frères, Grandes Sœurs. Enfin, l'enfant rencontre son mentor éventuel en présence de ses parents et d'un membre de l'organisation. Et c'est l'enfant qui décide.
Une fois le jumelage effectué, l'organisation des Grands Frères, Grandes Sœurs assure un suivi constant avec les parents, avec l'enfant mentoré et avec le mentor, et ce, tout le long du jumelage. « Nous les accompagnons pendant toute la durée du mentorat afin que chacun retire le maximum de l'expérience », tient à mentionner Nathalie Ouellette.
L'organisation cherche des candidats qui ont de bonnes valeurs à transmettre, qui ont une « base solide », qui sont des modèles positifs pour offrir aux jeunes une expérience saine, sécuritaire et enrichissante pour les deux, tant pour le mentoré que pour le mentor.
Grands Frères, Grandes Sœurs, ce sont des relations humaines privilégiées. « Nous avons des histoires où les relations se sont poursuivies longtemps après la fin du mentorat, et qui durent encore parfois, 15, 20 ans après la première rencontre. Cette relation peut donner un élan à un jeune, le soutien nécessaire pour lui permettre de réaliser un rêve, ou une ambition », conclut Nathalie Ouellette.
Visionnez également le reportage vidéo du journaliste William Levasseur réalisé sur un jumelage Grande soeur ainsi que sur un autre projet bienfaiteur pour les enfants.