Comme député libéral sortant et candidat dans le comté de
Mégantic, Ghislain Bolduc déclare: « Je termine ma deuxième tournée du
comté et je le connais bien. »
Il en tire l'enseignement suivant:
« Il faut créer de l'économie pour tout le monde; pas d'économie valable,
pas de services valables non plus », ce qui, à son avis, vaut autant pour
le Québec que pour le Haut-Saint-François.
Le candidat est fort préoccupé
par le transport ferroviaire. « Le train passe par le Haut-Saint-François
aussi bien qu'à Mégantic. La sécurité doit en être assurée, c'est un enjeu
global », assure-t-il fort de son expérience dans le domaine, lui qui
devait planifier des réseaux pour la multinationale qui l'employait. Et comme
chimiste, il est doublement conscient du danger que représente le déplacement
de matières dangereuses.
Questionné sur
l'appropriation massive par des groupes structurés de terres agroforestières,
il rappelle qu'il existe une loi qui limite les acquisitions de terrains par
les étrangers à 2 000 ha/an. Cependant, il mise sur des réajustements que la
CPTAQ pourrait adopter pour agrandir les surfaces cultivables, en cultivant les
terres en friche. « L'ouverture du débat pour de bonnes raisons serait
souhaitable », suggère M. Bolduc. Il espère aussi que des échanges entre l'UPA
et l'Union paysanne, entre autres, et les producteurs, favoriseront l'arrivée
de plus petits horticulteurs ou éleveurs qui souhaiteraient transformer leur
production pour l'écouler dans des circuits courts. Pour l'instant,
souligne-t-il, 30 M$ sont réservés pour la relève agricole.
En santé, le PLQ propose
qu'entrent dans le système quelque 2 000 «superinfirmières» pour apporter une
solution aux problèmes. Sur ce sujet, le candidat applique un bémol. « Il
n'y aura pas de changements majeurs rapidement », précise-t-il. Selon lui,
agir trop rapidement déstabiliserait l'organisation des cégeps et des
universités, si on enlevait une année au collégial pour la donner aux études
supérieures. « Ce n'est pas souhaitable de procéder ainsi, il faut
harmoniser le tout », avance-t-il. Revenant sur l'organisation d'un
système de santé efficace pour le Haut-Saint-François, il constate qu'en l'absence
d'hôpitaux, les infrastructures sont bonnes, « il faut seulement leur redonner une bonne
efficacité en ayant, dans un secteur, du 24 h sur 7 jours. » Pour une meilleure
gestion des patients, la consultation de leur dossier par les médecins et les
hôpitaux, il souhaite l'utilisation d'une carte à puce qui remplacerait la
carte d'assurance-maladie et la carte d'hôpital. Elle pourrait servir dans
toutes les transactions avec le gouvernement, pour l'exemple, les impôts, si
elle était jumelée à un système intégré de gestion informatique gouvernemental.
« Les milliards dépensés que coûterait
cette opération se rembourseraient 5 fois dans une année. Il faut changer notre
façon de faire », avance-t-il.
Pour le cas du CHSLD/CLSC
de Weedon, le candidat rappelle qu'il a écrit au ministre Hébert pour lui
demander de surseoir à son projet. Selon lui, il joue la politique du deux
poids deux mesures. « Et que comprendre des fermetures de lits alors qu'il
y a de plus en plus d'aînés qui arrivent? », ajoute-t-il.
En tourisme, M. Bolduc
rappelle l'importance de la mobilisation. On a été les premiers à avoir une
Réserve internationale de ciel étoilé. Le parc, son observatoire et la réserve,
les trois sont intimement liés. « On n'acceptera pas que le Fédéral coupe
les budgets liés à la recherche à l'Observatoire », annonce-t-il, prêt à
en découdre avec les conservateurs. Il rappelle cependant que la population
doit se mobiliser pour présenter des projets qui attireront les visiteurs.
Les routes 257 et 255
sont des priorités régionales. Il souhaiterait qu'on accorde un budget à la
MRC, qu'on utilise d'éventuelles redevances régionales et qu'on profite de
budgets discrétionnaires pour améliorer ces voies.
Les diminutions de
budget, les fusions à la carte dans l'univers des commissions scolaires, ce
n'est plus possible, affirme le candidat Bolduc. « As-tu vu de nouvelles
constructions, de nouveaux investissements dans la CSHC et ailleurs »,
questionne-t-il ? Il faut développer de bons outils, intégrer les actifs. Les
gens doivent développer les moyens pour revitaliser le système, suggère M.
Bolduc.
En ce qui concerne la rurbanisation, le candidat rappelle
que la loi sur la protection des territoires agricoles, article 59, est là pour
accueillir de nouvelles résidences sur des superficies suffisantes sans nuire à
l'activité agricole. Il déborde d'idées pour favoriser l'immigration de
nouvelles familles, ajoutant qu'il faut de bonnes infrastructures municipales,
routières et aéroportuaires pour que s'installent des entreprises autour d'elles.