Les clients du Bull Gym, centre de mise en forme, situé dans le centre commercial de la rive nord d'East Angus, se sont rivé le nez sur une porte close vendredi dernier.
Les locataires et entraîneurs de la petite entreprise, Annie Larrivée et Pierre Létourneau, ont pris la clé des champs sans en aviser celles et ceux qui s'y entraînaient. Une centaine de personnes voient leur contrat et leur mise de fonds s'envoler sans perspective d'en récupérer quoi que ce soit. Et c'est sans compter les locateurs et le propriétaire des équipements qui subissent des pertes dues aux loyers et équipements impayés.
Robert Cyr, directeur du Centre de services éducatifs populaires (CSEP) du HSF et client floué par leur départ inconvenant, n'a pas digéré ce coup de Jarnac. Il perd 600 $ sur l'abonnement annuel dont il avait convenu avec le couple Létourneau-Larrivée. Ce dernier estime qu'une centaine d'autres personnes auraient subi le même sort. Outre les contrats annuels, le couple signait des engagements mensuels ou offrait des sessions privées. M. Cyr mentionnait même qu'ils avaient accepté le chèque d'une cliente quelques jours avant de prendre leurs jambes à leur cou. « C'est plate, déplore M. Cyr, on perd ce service à East Angus. »
Poursuivant sur sa lancée, le directeur du CSEP a relaté les quelques démarches qu'il a entreprises auprès du Registraire des entreprises et de l'Office de protection des consommateurs. L'appel logé auprès du Registraire lui a appris que Bull Gym n'a jamais été enregistré et qu'en conséquence, la caution qu'il aurait dû consentir à l'organisme n'a pas été déposée. À l'Office, on s'est dit désolé de la situation, mais qu'il n'y avait rien à faire pour récupérer les sommes engagées à moins de joindre le couple et de s'entendre avec eux.
Alex Duquette, propriétaire du Centre de conditionnement physique Énergie du Haut-Saint-François, à Cookshire-Eaton, a perdu des plumes dans l'affaire. Il reconnaissait la véracité des propos de M. Cyr. Lui-même a vérifié cette assertion. Il déplorait que l'enregistrement n'ait pas été fait. Lui et les clients n'ont pas accès à la mise de fonds de 15 000 $ que Bull Gym aurait dû consentir. Au départ, raconte M. Duquette, ils avaient acheté ses équipements, mais ils n'ont jamais payé un sou. Alex Duquette détenait aussi le bail du local où était installé le Bull Gym. En juillet dernier, il l'a résilié, leur en confiant la responsabilité. Selon ses dires, ils n'auraient pas payé un seul loyer.
Depuis que M. Duquette entretient des liens d'affaires avec les Létourneau-Larrivée, il a tenté de conclure trois types de contrats différents avec eux. En dernier, aidé d'un notaire, les parties ont convenu d'une main mise sur leur véhicule qui n'a pas une grande valeur, rappelle-t-il. Le propriétaire du Centre de conditionnement de Cookshire-Eaton dénonçait une autre pratique du couple. Sur les factures de l'entreprise figurait un faux numéro de TPS et TVQ. Ils empochaient ces sommes sans jamais en retourner au gouvernement. M. Duquette espère récupérer ses équipements pour les revendre. Il souhaiterait que tous les clients et créanciers s'unissent pour tenter de récupérer quelques sommes. « Il ne faut pas qu'ils s'en tirent sans préjudice », souhaite-t-il. Malgré nos efforts, il n'a pas été possible de joindre le couple Létourneau-Larrivée pour qu'on nous justifie ce départ intempestif.
Au moment de mettre sous presse, il n'a pas été possible de joindre Raymond Côté, copropriétaire du centre commercial de la rive nord. De sources sûres, on apprenait que le couple doit au moins trois mois de loyer.