À la demande de l'animateur, Jérémi
Roberge, une très grande majorité des participants ont signifié, à main levée
au terme de la rencontre, avoir apprécié ce genre d'exercice.
Toutefois,
plusieurs personnes rencontrées manifestaient une inquiétude quant à la suite
des choses et les résultats à attendre.
Homme d'affaires bien connu et apôtre
de l'achat local, Gilles Denis démontre un optimisme prudent en exprimant
« le silence est toujours le pire des scénarios. Il ne faut pas s'attendre
à des miracles, mais l'important c'est de faire des pas. Le minimum que ça va
donner, c'est des idées aux autres municipalités. » M. Denis
mentionne avoir apprécié la présentation des capsules vidéo des municipalités.
« Ça présente une belle figure de la région et ça donne des idées.
J'espère que les gens vont solliciter nos organismes, ils ont besoin de cet
outil. Je considère que c'est un pas en avant. »
L'enthousiasme ou
l'optimisme modéré de M. Denis n'est pas partagé par certains
représentants du monde culturel comme Luc Pallegoix, Sylvain Dodier d'Empreinte Bleue à Saint-Isidore-de-Clifton
et Martine Fordin du Cochon SouRiant à Lingwick. Tous trois admettent que le
mot culture circule davantage chez les preneurs de décisions, mais qu'il n'y a
rien de concret qui en découle. « Une journée comme celle-là peut être
utile, ça permet de voir où sont les défaillances et faiblesses, mais on ne va
pas au fond des choses », précisent-ils. Selon eux, la culture est encore le
parent pauvre du territoire. Tous trois mentionnent qu'ils constituent des
ressources en matière de culture qui ne demandent qu'à bonifier leur expertise
à l'ensemble du Haut-Saint-François. Ces personnes souhaitent être sollicitées.
« On a un carnet plein d'adresses où on peut aller chercher des
compétences. Il faut travailler collectivement. Les élus ne capitalisent pas
sur nos ressources. » Martin Mailhot, coordonnateur à la l'Association
touristique et culturelle de Dudswell, est d'avis que le milieu doit développer
une image régionale culturelle qui aiderait à faire la promotion du territoire.
Robert Scalabrini, directeur du Centre culturel de Weedon et diffuseur de
culture régional pour le Haut-Saint-François, a souligné, lors de la journée,
une belle collaboration survenue l'année dernière avec la Commission scolaire
des Hauts-Cantons. Ce partenariat a permis à plus de 1 350 élèves fréquentant
les écoles primaires du territoire ainsi que du premier et deuxième secondaire
de voir le spectacle CréaSon présenté à la Cité-école Louis-Saint-Laurent.
M. Scalabrini mentionne avoir invité plusieurs élus à assister aux
représentations, mais que très peu avaient répondu à l'appel. Ce dernier invite
à nouveau les élus à assister à la deuxième édition qui sera présentée au cours
de l'automne.
Marypascale
Beauregard, agricultrice de l'entreprise de fromage de chèvre Caïtya du Caprice
Caprin de Cookshire-Eaton, secteur Sawyerville, constate à partir des
interventions que l'agriculture est reconnue comme un incontournable, mais s'interroge
à savoir si elle est considérée comme une priorité. « Il faut qu'il y ait
des suites, on verra. J'ai le goût d'y croire. Les enjeux sont grands et on ne
peut attendre d'autres consultations. »
Parmi les
interventions de la journée, Céline Blais, résidante à Cookshire-Eaton et
impliquée dans sa communauté, soulignait que le milieu ne faisait pas assez
appel aux jeunes et qu'un signe en leur direction pourrait s'avérer bénéfique
pour tous. « Il y a plus de jeunes qu'on pense qui sont intéressés à leur
milieu et il y a différentes façons de faire pour les intégrer »,
précise-t-elle.
Au cours de la journée, le maire de
Saint-Isidore-de-Clifton, Yann Vallières, a tendu la main aux autres
municipalités suggérant qu'elles pourraient peut-être s'associer pour s'offrir
des services en commun. Idée qui a suscité de l'intérêt chez l'assistance.
Michel Duval, citoyen de Scotstown et impliqué dans le développement de sa
municipalité, a mentionné que son implication vise à faire « naître une
fierté collective en améliorant notre milieu de vie et en amenant d'autres
citoyens à participer au développement de la ville. Regards
vers le Haut permet de montrer les attraits de
notre ville ainsi que nos réalisations et de prouver que ce qui semblait
impensable, il y a quelques années, est maintenant réalité. »
« J'espère que
cette journée soit le fer de lance au développement d'une plus grande
solidarité intermunicipale et intersectorielle. Que celle-ci nous permette de
mettre en place une démarche de développement globale et intégrée, et ce, dans
le but d'une amélioration de la qualité de vie de nos citoyens et des
entreprises de notre communauté », de soutenir Richard Tanguay, maire de Weedon
et président de la SADC du Haut-Saint-François.
« Le développement, pour être pertinent
et durable, d'exprimer Dominic Provost, directeur général de la MRC et du CLD
du Haut-Saint-François, doit être ancré sur les orientations les plus proches
possible du citoyen, pendant que les moyens et outils de développement sont
traditionnellement déployés du haut vers le bas. On exige des promoteurs que
leur projet cadre avec les objectifs d'un programme et même qu'ils investissent
la fameuse mise de fonds du milieu. Regards
vers le Haut est pour moi le commencement d'une
stratégie beaucoup plus cohérente qui aidera les organismes supralocaux que
nous sommes à mieux se positionner au service des projets. C'est la force de
l'expertise sectorielle, des regroupements ou des concertations de partenaires:
tous dans le même sens », de compléter M. Provost.