Trois ans, 36 mois, 26 280 heures, ou encore 1 576 800 minutes. C'est dans exactement ce temps-là, peu importe de quelle manière nous pouvons essayer de le reformuler pour camoufler son importance, que notre belle planète bleue atteindra le point de non-retour.
Je suis bien consciente que certaines personnes soient tannées d'entendre parler de la fin du monde environnementale partout où ils posent les pieds mais, croyez-moi, c'est pour une bonne cause. Celle de l'humanité, quand même, ce n'est pas rien. Dans un système où tous les engrenages ont une capacité d'attention de trois minutes top chrono, un petit rappel est parfois requis pour s'assurer que la machine fonctionne bien.
Pensons premièrement à un évènement bien attendu par les avides des soldes, un peu moins par les océans déjà égorgés par le plastique. Le vendredi fou, un peu plus communément appelé « Black Friday », une magnifique tradition empruntée à nos voisins américains, évidemment connus pour leur sens environnemental très développé. Toutes sortes de consommateurs sortent leur portefeuille et s'excitent à l'idée de se procurer la toute nouvelle télévision à 30% de rabais. Même si, j'en conviens, votre enfant sera réjoui à l'idée de rajouter un autre gadget à la collection familiale, la petite fille aux Philippines qui souhaite pouvoir aller à la plage sera surement beaucoup moins emballée par les amas de déchets qui ballottent lâchement sur les rives de son terrain de jeux.
L'empathie, ou plutôt le manque de celle-ci, est aussi un facteur dans l'échec de la réduction de notre empreinte sur la terre. En effet, en tant que résidents d'un pays développé, nous éprouvons un peu de difficultés à prendre le réchauffement climatique au sérieux. En soi, ça semble être une tâche plutôt ardue pour l'être humain de croire à quelque chose qu'il ne peut pas voir de ses yeux. C'est à ce moment qu'une valeur bien pratique, l'empathie, fait son entrée glorieuse. Si pour un instant, nous arrêtions de penser à l'effort qu'implique de transporter notre tasse à café réutilisable et que l'on commençait à songer aux millions de familles qui sont obligées d'enfiler des masques chaque jour pour mettre le pied dehors, nous reconsidérions peut-être nos caprices quotidiens.
Bien qu'il soit très facile de blâmer le monde entier et tous ses dérivés pour la destruction de notre habitat, il faut se rappeler que nous aussi devons faire notre part. Puisque l'humain aime tant la facilité, pensez aux petits gestes quotidiens. Prendre des douches moins longues est une implication bien plus commode que de devoir s'envoler vers une autre planète après avoir saboté la nôtre.
Rosemarie Lacroix, La parole est aux ados