Quand l'enseignante de 2e année raconta que Justin a fait ci, qu'il n'a pas écouté ça, la maman découragée se ferma les yeux, les mains sur son visage. Le papa, quant à lui, regardait son téléphone, le corps assis à l'opposé de la discussion. Aucune ouverture. Papa en a déjà bien assez avec son entreprise et ses responsabilités. Comme son père avant lui, son modèle, sa vie tourne autour du travail. Mais le petit Justin manque d'amour et d'attention de qualité. Plus il essaie d'en avoir, plus il est maladroit et plus on le rejette. Un cercle vicieux dans lequel il devra grandir, l'estime de soi dans le moins.
Cette réalité façonne la vie de bien des enfants actuellement. Société de consommation oblige. Depuis quelques années, ceux à qui on dit Je t'aime à coups d'achats de cadeaux et d'absences parentales sont vite étiquetés comme des enfants-rois. Leurs parents sont peut-être très forts en gestion économique, mais ils ont très peu de notions en gestion d'émotions.
On croit à tort que ces enfants sont capricieux et égoïstes, mais il faut savoir qu'ils sont tristes, malheureux et qu'ils souffrent d'une profonde solitude. Leurs désirs sont comblés, mais pas leurs besoins fondamentaux. Pour avoir un enfant épanoui, il faut développer avec lui une relation d'attachement forte et bienveillante. Celle qui communique par le cœur.
Trop occupés et préoccupés, certains parents vouent un culte pour la performance, le travail et l'entrainement physique, au détriment de la relation avec leur enfant.
Et quand ils sont présents, ils ne sont pas vraiment là... Comme des zombies! Et l'enfant se sent invisible. Plus les parents empruntent ce chemin, plus leur culpabilité et les réactions de leur enfant creusent un fossé entre eux.
Un enfant a besoin d'amour, d'être entendu et respecté. Il a besoin d'avoir du plaisir avec ses parents. Il a besoin de sentir qu'il fait partie intégrante de sa famille, à savoir qu'il n'est pas exclu chaque fois qu'il ne sait pas maîtriser ses émotions et ses comportements. Sinon, intérieurement, soit qu'il s'éteint ou qu'il se révolte. La colère et l'agressivité peuvent devenir son mode de communication. Un enfant a besoin d'empathie et d'échanges affectueux.
En résumé, l'enfant doit vivre dans un environnement qui va lui permettre d'évoluer positivement. Vous souhaitez que votre enfant devienne un adulte en santé mentale et physique? C'est maintenant qu'il faut investir dans son éducation.
Loin de moi l'idée de culpabiliser davantage les parents. L'objectif premier de mon sujet est de vous proposer de changer votre vision des choses. Derrière les crises et les colères des enfants se cachent souvent des besoins non-répondus. D'abord, il faut repenser un peu votre agenda et vos bouffe-temps. Pourquoi ne pas laisser le cellulaire dans le sac à main ou dans l'entrée afin de mieux se rapprocher de votre petit humain!
Votre bouffe-temps c'est les médias sociaux? Oubliez les partages virtuels de vos supposés amis, et choisissez la réalité en regardant votre enfant dans les yeux pour savoir comment il va et ce qu'il vit à l'intérieur de lui. Le meilleur truc à ce sujet c'est d'apprendre à vivre 15 minutes à la fois. Pourriez-vous donner 15 minutes de plus à votre enfant le matin? Le temps de créer un vrai contact avec lui, de jaser, rire et de l'aider à visualiser et planifier une belle journée. Et le soir, une quinzaine de minutes en famille peut transformer votre enfant. Laissez l'enfant choisir son activité et abandonnez-vous à ce moment tout en jouant le jeu, sans donner de consignes, ni faire de discipline! Essayez-le pendant une semaine! Vous serez surpris du résultat.
Je vous entends dire que vos parents ne prenaient pas de temps avec vous. Volet éducation, chaque génération avait du bon et du mauvais. Brisez la vieille cassette et dites-vous qu'aujourd'hui, on connaît les conséquences de l'absence et de la maltraitance sur les cerveaux et sur le développement des enfants. Des dizaines de livres en parlent. Lorsque notre enfant tombe dans une zone de turbulence, sachez reconnaître ses signaux d'alarmes.
C'est à nous, aux grandes personnes, de retirer nos œillères et de rétablir la relation. N'oubliez pas, il n'est jamais trop tard. Être parent, c'est vivre 15 minutes à la fois!
Valérie