Vous est-il déjà arrivé de ne pas comprendre la réaction de votre enfant? Colère? Tristesse? Honte? Moi, définitivement oui! Avec le temps, les lectures, les formations, j'ai pu mettre à l'épreuve certains principes, certaines méthodes.
Alors aujourd'hui, je vous livre ce qui a fait le plus de sens pour moi, notamment en lien avec les écrits d'Isabelle Filliozat sur les émotions pures, le stress et les émotions « parasites ». Oui, oui, parasites, comme quand le poste de télé griche!
Saviez-vous que chaque émotion a une fonction? On vit une frustration, on exprime de la colère. Le tout en vue de restaurer ce qui nous semble abîmé chez soi. De même pour la tristesse. On vit une déception, on pleure, on évacue, on liquide, on lave ce qui a créé cette tristesse. Comme il y a des larmes pour chaque émotion, nous retrouvons dans les larmes des hormones différentes propres à chaque émotion. Impressionnant non?
Comprendre que les émotions ont une fonction m'a ouvert sur le vécu de mon enfant. Que cherche-t-il à restaurer? À évacuer? Savoir que l'émotion qui se cache derrière les cris ou les pleurs est le signal d'un besoin plus profond m'a aidé à être plus attentive et disponible pour l'aider à trouver et comprendre ce qui se passe réellement pour lui. Au-delà de l'apparence, qui oui, venait me « chercher » parfois !!!
Mais mon défi le plus grand a certainement été de faire la différence entre une émotion pure, qui s'accueille facilement et quitte aussi rapidement (90 sec!), et les réactions au stress qui paralysent, amènent l'enfant à la contre-attaque ou encore à la fuite! Vous savez, ces moments où vous pensez accueillir une tristesse qui sera vite chose du passé... mais non, ça dégénère et n'en finit plus?
Et bien là, oui, on est dans le « poste qui griche ». Lors de l'explosion d'une accumulation d'émotions, le message est diffus et on y voit moins clair. Et c'est là que réside notre vrai défi! Car c'est nous, le parent, le « sensé expert » qui devrait reconnaître ce qui se passe. Or, la tâche peut parfois sembler insurmontable dans ces moments-là. J'ai toutefois compris que parfois, il faut arrêter le feu pour que l'eau qui bouille ne déborde pas. Un stop bien senti mais bienveillant. Il importe donc d'agir en amont et rapidement! Le truc : nommer ce que l'on voit pour que l'enfant s'y reconnaisse (on l'espère!) et nous guide pour finalement mettre le doigt sur le bobo!
Y'a pas de solution toute faite. On procède par essais-erreurs, mais déjà de comprendre la différence entre les deux m'a permis de mettre un stop plus facilement à ce qui ne relevait pas de l'émotion pure. Car il faut savoir qu'accompagner l'émotion « parasite » l'accroit! Et ce n'est pas vraiment ça que l'on souhaite. N'êtes-vous pas d'accord?
Pour en savoir plus, je vous invite à lire Au cœur des émotions de l'enfant d'Isabelle Filliozat. Vous y trouverez une mine d'exemples et d'outils pour parfaire l'accompagnement que vous offrez à vos enfants.
Catherine Sévigny
Animatrice postnatale au centre de ressources périnatales Naissance Renaissance Estrie