Les propriétaires étaient très fiers de leur nouvelle maison très
tendance et de conception épurée, mais malheureusement, cette satisfaction a
duré moins d'un an. Des infiltrations d'eau sont apparues dans les murs
extérieurs, le contreplaqué et le carton fibre. Tous portaient des marques de
moisissures et même l'isolation s'est retrouvée saturée d'eau!
Des considérations esthétiques et pratiques avaient dicté l'utilisation
de gargouilles afin de drainer les deux toits plats. Au dégel, le niveau de
l'eau a franchi la membrane de la toiture supérieure et la toiture la plus
basse s'est remplie comme une piscine. Comme bien souvent, c'est cette dernière
qui a fait faux bond.
Un toit à deux niveaux présente un risque d'embâcle plus grand. La neige
s'accumule davantage sur le toit inférieur. Le mur vertical est réchauffé par
le soleil et fait fondre la neige plus rapidement. Ainsi, la neige fond en
surface, mais elle est endiguée dans les gargouilles déjà obstruées de glace.
De plus, les murets servant de garde-fou empêchaient l'eau et la glace
de s'écouler. Ils déterminaient ainsi le volume d'eau et de glace possiblement
contenu sur chacun des toits.
Force est de constater que le Québec n'est pas un pays propice à
l'utilisation de gargouilles, surtout celles du type fermé en partie supérieure
comme dans le cas présent.
Donc, si les gargouilles sont véritablement le seul moyen de drainer une
toiture plate, mieux vaut en choisir une sans partie supérieure et réduire le
risque de blocage total.
Mieux encore, prévoyez deux niveaux de gargouilles. Si jamais la
gouttière du niveau inférieur est bloquée, celle du niveau supérieur prendra la
relève.
Enfin, il reste toujours le vieux truc du métier : le fil
chauffant. Ce dernier demeure très efficace s'il est branché au moment
opportun.