Pincement au cœur pour certains, résignation pour d'autres, tels étaient les sentiments partagés par des paroissiens qui fréquentaient l'église Notre-Dame-de-la-Garde alors qu'elle passait sous le pic des démolisseurs, la semaine dernière à East Angus.
« Je regarde ça et ça fait un petit motton dans la gorge. Ça fait un pincement au cœur. On a fêté le 50e anniversaire de l'église, il y a deux ans. J'ai baptisé mes enfants. On a des photos sur le perron. Ça fait mal au cœur un peu », de mentionner Noëlla Rowland, marguillère sous l'ancienne paroisse et présentement sous la nouvelle Saint-François de Laval. Jacques Paré, ancien marguiller de l'ex-paroisse Notre-Dame-de-la-Garde pendant 18 ans, se montre résigné. « C'était terminé. Il y a une fin à tout et c'est la fin. » Réjean Desruisseaux, qui a travaillé bénévolement pendant plusieurs années à l'église, trouve triste la démolition. Roméo Roy, ancien marguiller, mentionne « ce que je vois, c'est du travail des gens qui ont bâti l'église et que tout ça est démoli ». D'un ton résigné, il ajoute « faut bien aller avec la réalité. C'est comme ça dans tous les domaines. »
Le curé de la nouvelle paroisse Saint-François-de-Laval, Daniel Gilbert, mentionne que la décision de vendre l'église, le presbytère ainsi que le terrain avait été prise il y a au moins deux ans. Les marguillers ont regardé toutes les possibilités pour sauver le bâtiment. « Moi, j'aurais souhaité que le milieu le prenne en main pour que ça reste un lieu à utiliser », d'exprimer le curé Gilbert. Il était devenu évident avec le réaménagement du diocèse de Sherbrooke qui prévoyait la disparition de la paroisse Notre-Dame-de-la-Garde, que la nouvelle ne pouvait supporter deux églises sur le territoire d'East Angus. Le pasteur mentionne que le conseil de gestion a fait la recommandation de vendre l'église, le presbytère ainsi que le terrain, ce qui a été entériné par la fabrique Saint-François-de-Laval et accepté par l'évêché.
Les propriétaires, un regroupement de quatre hommes d'affaires, dont l'entrepreneur Jean-Pierre Gouin, ont acheté le tout pour la somme de 70 000 $. Ils prévoient ériger des bâtiments locatifs au cours des prochains mois.