Dans une atmosphère des plus civilisées, plus de 20 parents ont exposé
leurs souhaits, leurs doléances, leurs inquiétudes et ont proposé des pistes de
solution en venant résumer de vive voix, les mémoires qu'ils avaient déposés
auprès de la Commission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC).
Plus de 20 autres
maires, enseignantes, industriels, commerçants, citoyens et un délégué syndical
ont aussi fait part de leurs commentaires.
C'est en terrain
neutre, au Pavillon multifonctionnel de Hampden, qu'une centaine de personnes
se sont exprimées avec, dans le collimateur, l'importance de préserver toutes
les infrastructures et tous les services disponibles dans les 4 villages
concernés de crainte de voir péricliter leur vitalité. Ils se sont prononcés en
faveur ou contre le projet de la CSHC d'offrir à Scotstown le premier cycle du
primaire (1re et 2e année), à La Patrie le 3e
cycle (5e et 6e), et d'installer le 2e cycle
dans l'école où il y a le plus d'enfants. Tous reconnaissaient que la
« priorité des parents, c'est les enfants. »
Ils ont ainsi
répondu au souhait de la CSHC de fournir aux 22 commissaires de la CSHC de
l'information pour alimenter leur réflexion. Ceux-ci auront rendu leur décision
lors de l'assemblée publique du 22 avril prochain.
Décision
évolutive
Gaétan Perron,
président de la CSHC, tient à rassurer
les parents. La décision que les commissaires adoptent va dans le sens de la
stabilité. « On ne changera pas d'idée tous les ans. On veut que les
enfants vivent une uniformité », plaide-t-il. Rien n'est définitivement
fixé. Le passage des enfants au primaire est court. M. Perron souhaite qu'il y
ait, durant ce temps, de la constance dans l'organisation scolaire. « On
tend vers ça », qu'il ajoute.
Si le contexte
change, Gaétan Perron se montre ouvert à revoir le dossier. Pour justifier sa
position, il donne l'exemple de l'école de Notre-Dame-des-Bois. La CSHC voulait
la fermer parce que seulement une vingtaine d'écoliers la fréquentaient. La
municipalité l'a achetée pour la conserver fonctionnelle. Lorsqu'il y a eu plus
de jeunes, la CSHC l'a de nouveau acquise et, aujourd'hui, quelque 90 enfants y
vont.
Martial Gaudreau,
directeur des services éducatifs à la CSHC, abonde dans le même sens. « On
vit une expérience semblable à Lac-Drolet », dit-il. Il
ajoute: « On s'adapte aux enfants et aux contextes », laissant
entendre que l'augmentation du nombre d'écoliers qui fréquentent cet
environnement scolaire fait évoluer les décisions. Cependant, il sert cette
mise en garde, s'il y a trop peu d'écoliers dans une école, et il mentionnait
le nombre de 18 pour l'exemple, les commissaires n'auraient d'autres choix que
de la fermer.
Le mieux
pour les enfants selon les parents
Tous les parents
présents, qu'ils aient déposé un mémoire ou non, n'avaient qu'une idée en tête,
le mieux pour leurs enfants. Pour toutes sortes de raisons, certains ne veulent
pas qu'ils quittent leur village même s'ils doivent pour cela les intégrer dans
une classe à triple niveau. Pour d'autres, on considère qu'ils ont une grande
capacité d'adaptation et le transport est un moindre souci. S'ils souhaitent
les classes à un ou deux niveaux, c'est qu'ils croient que leur progéniture
recevra une meilleure formation.
Annie Lambert,
conjointement avec un autre parent, s'est prononcée pour la bonne entente:
« nos positions ne sont peut-être pas meilleures les unes que les autres,
mais on respecte les idées, on ne fait pas de dénigrement. »
CPE Le
Ballon rouge augmente de 13 places
Manon Labrecque,
directrice générale du CPE Le Ballon rouge, s'oppose au projet. Elle dénombre,
sur 40 tout-petits inscrits, 4 qui arrivent de Scotstown, 7 de
Notre-Dame-des-Bois et 29 originaires de Chartierville et La Patrie. Elle a
acheminé une demande de permis pour agrandir les structures de façon à recevoir
13 enfants de plus. Elle fait remarquer que les 7 ou 8 finissants qui se
dirigent vers la maternelle ne pourront plus venir faire leurs 1ère et 2e années à La Patrie parce qu'ils doivent se rendre à Scotstown,
selon le plan de la CSHC. Elle craint surtout que cette décision soit
définitive malgré les promesses reçues.
Diane
Robillard, directrice des deux écoles
Diane Robillard,
directrice des écoles de La Patrie et de Scotstown, brosse l'actuel portrait
des écoles concernées. À Scotstown, elle compte environ 25 écoliers alors qu'il
y en a plus ou moins 40 à La Patrie. Les classes sont à trois niveaux. En plus
d'une ressource à 20% de tâche pour leur venir en aide, les enseignantes des deux
écoles reçoivent un coup de main de consœurs habituées à gérer ce type de
classes à multiples niveaux.