« L'esprit humain ne peut juger du futur qu'en calculant d'après le passé », philosophait Antoine Claude Gabriel Jobert, un auteur français. En lisant cette citation, on peut se permettre de penser qu'il anticipait lui-même le futur, car, si l'on s'arrête un moment pour observer le monde qui nous entoure, ainsi que celui qui nous entourait, nous nous apercevons que l'histoire se répète.
Bon, je suis extrêmement loin d'être une érudite des élections et tout ce qui en résulte, mais je sais que le président des États-Unis est un certain Donald Trump. Je sais, je suis informée. Ce vieil homme orangé à l'esprit fêlé qui s'est retrouvé, d'une façon ou d'une autre, à la tête d'une des plus grandes puissances au monde.
Il se plait à débiter des propos absurdes et à prendre des décisions tout aussi insensées, en ne pensant qu'à sa propre personne. Il s'amuse avec son pouvoir comme un enfant s'amuse avec son jouet, sans pouvoir, sans vouloir s'interrompre. En jetant un coup d'œil derrière notre épaule et en se plongeant dans un épisode de Découverte, on peut s'apercevoir que cette situation n'est pas insolite et n'inaugure certainement rien de bon. Le régime d'un certain Jules César, en application il y a près de 2000 ans, avait certains traits communs avec celui du si incompréhensible président de nos voisins et, honnêtement, cela n'a rien de flatteur.
En premier lieu, la puissance. Peu importe le temps dans l'histoire ou l'homme (malheureusement toujours un homme) est au pouvoir, les États-Unis sont depuis un bon moment un pays très puissant. Pour qu'une nation se proclame le meilleur pays au monde, elle doit quand même être consciente du pouvoir que porte fièrement son aigle folklorique sous ses ailes.
Ils viennent, ils observent, ils vainquent. Cette phrase vous semble légèrement familière ? Veni, Vidi, Vici. Les romains de la Rome antique vivaient en suivant cette devise de victoire assurée. Bon, la puissance est quand même un point commun de plusieurs grands royaumes mais, ce qui distingue notre adepte de la couronne de salade et celui de l'auto-bronzant, c'est de quelle façon il l'utilise.
La guerre est une sombre période et peu de pays semblent si plaire, préférant conserver la paix et, au passage, quelques vies. Mais ce n'est pas le cas des deux grandes nations adressées aujourd'hui. Au contraire, elles semblent trouver un malin plaisir dans l'action de peser sur un beau gros bouton rouge ou encore d'envoyer quelques centaines de troupes sur le champ de bataille. J'imagine qu'à jongler avec tant de pouvoir, on finit par se sentir invincibles. Après tout, ils ont peut-être raison, dans un sens. César n'est pas mort au front et Donald risque fortement de rencontrer la même destinée. Invincibles, ils le sont et l'étaient peut-être dans un sens, mais tous les hommes qu'ils larguaient en terre hostile n'avaient pas la tête emplie d'arrogance et de fausses croyances comme celles de leur dirigeant.
Bref, le parcours des États-Unis et celui de la Rome antique sont presque analogues, mais une divergence d'envergure les sépare. L'Empire romain a chuté et s'est détruit de l'intérieur, alors que nos voisins ne semblent pas près à céder leur place sur le podium des puissants. Cependant, considérant le fait que les 50 états américains semblent marcher sur les pas de Jules, nous ne pouvons nous empêcher d'imaginer ce qui les attend. Maintenant, espérons seulement qu'ils ne nous entraînent pas dans leur chute.
Rosemarie Lacroix,
La parole est aux ados