2036, les États-Unis d'Amérique sont au bord du gouffre. Si vous pensiez que ce gouffre s'appelait Trump, vous n'aviez encore rien vu. Deux témoins d'une Amérique sortie tout droit du pire film d'horreur.
Donald J. Bedford, 18 ans
Trump Church, quelque part aux États-Unis...
Le so great, fabulous and so saint president of the United States, Donald J. Trump, est mort, annonçait le prêtre, avec ses cheveux blond platine à la Donald, obligatoires pour rentrer dans la communauté. La consternation et la tristesse envahissaient l'église remplie à ras bord.
«Donald, notre cher président, notre «super» rayon de soleil, qu'allons-nous faire sans toi? Je suis né un an après que tu aies pris le pouvoir. Ton début de mandat fut catastrophique, selon les médias menteurs. Mais tu t'es ressaisi en remettant l'économie sur les rails, pas comme ces incompétents avant toi... Tu as gagné l'élection en 2020, du haut de ta main. Mais en 2022, tu as fait face à deux tentatives d'assassinat, un fait par un méchant musulman et l'autre fait par un maudit libéral, avec une bombe vegan. Mais tu t'es relevé comme le blé, couleur de tes cheveux, en éliminant toute démocratie à cause de cette menace pour la sécurité nationale. Je me souviens de cette phrase lors d'un discours That's my business now! Et oui, tu l'as façonnée à ta façon ta business, en remplaçant l'ancienne devise des États-Unis par In cash, we trust, le tout en érigeant de nombreuses statues en ton honneur. Mais qu'allons-nous faire puisque tu es mort? Partons en guerre contre les maudits libérales qui parasitent notre pays! Le prêtre a raison, finissons-en avec eux et leurs satanées valeurs progressistes. J'ai mon flingue dans ma poche, que Dieu bénisse l'Amérique, mais surtout son chef: Trump.»
Martin Johnson, 43 ans, itinérant afro-américain, quelque part à Chicago.
«Ah, 43 ans sur cette putain (pardon Dieu) de planète. Je suis ici pour vous raconter une histoire. J'avais 23 ans, j'étudiais pour devenir ingénieur à l'université, j'avais une amoureuse et j'étais en passe de devenir riche, la vie de rêve quoi! Et puis, cette mauviette est arrivée à la Maison-Blanche, bon, la politique n'était pas mon domaine, même si je n'aimais pas trop Trump, je n'avais même pas voté ce jour-là. Son premier mandat fut catastrophique pour lui. En 2020, malgré sa cote de popularité qui s'écrasait à 2%, Trump s'est présenté comme candidat. Il s'est fait battre à plat de couture par... Kanye West. J'aimais bien sa musique mais la politique, c'est du sérieux. L'argent et les médias l'avaient fait gagner. Mais bon, il n'a pas fait long feu, il a été destitué quelques mois après son investiture, à la suite d'un méga-scandale à propos d'un party à la Maison-Blanche. Et devinez qui est redevenu président? Petit malin, ce Trump, n'est-ce pas? Puis, en 2022, il y a eu ces deux «tentatives d'assassinat» dans la même journée. Le premier étant l'œuvre d'un déséquilibré qui a eu le malheur d'être musulman et l'autre étant celle d'une militante écologiste qui a lancée du tofu dans le visage du président. C'était assez pour Trump, il déclara l'état d'urgence et la suppression de toute liberté de presse. J'ai voulu me révolter en faisant une vidéo sur Facebook, qui a fait le buzz partout et qui m'a valu ma perte. Non seulement j'avais tout perdu mais j'ai aussi passé cinq ans en isolement en prison. Maintenant que le président est mort et que la guerre civile est à nos portes, je ferais mieux de fuir avec ma solitude et ma pauvreté... »
Ces deux histoires sont l'effet de ce que j'appelle un «perfect storm», la tempête parfaite. Il y a très peu de chances que ça arrive, mais si on veut n'avoir aucune chance, Trump doit être destitué.