Il arrivera un jour dans votre vie où vous remettrez en question des comportements millénaires de l'homme, comme notre alimentation, par exemple. Ces questionnements m'ont habitée il y a environ un an, lorsque j'ai visionné un documentaire stupéfiant sur le réchauffement climatique.
Il affirmait que, contrairement à ce que la culture populaire veut, la grande partie des gaz à effet de serre produits ne proviendrait pas des véhicules humains, mais plutôt de l'élevage massif d'animaux pour notre consommation.
Selon un rapport des Nations unies présenté en 2013, la production de nourriture animale serait à l'origine de 14,5% de l'ensemble des gaz à effet de serre (dont 9,3% seulement pour les bovins). Pendant sa digestion, la vache pète et produit du méthane, un gaz à effet de serre vingt-cinq fois plus puissant que le dioxyde de carbone. La quantité émise pour produire un kilo de bœuf est équivalent au CO2 émis par une ampoule de 100 watts allumée pendant vingt jours.
Ce documentaire m'a donné envie d'en apprendre plus. C'est par la suite que j'ai fait des recherches et pris conscience de plusieurs autres éléments choquants, qui ont mis en doute ma consommation de viande.
En 2009, Greenpeace a évalué que 80% de la forêt amazonienne a été rasée pour l'élevage de bétail. Une telle déforestation cause des dommages énormes sur notre monde. Un hectare de forêt tropicale peut absorber et éliminer une tonne de CO2 par an, pourtant, nous favorisons le déboisement afin d'y élever des bovins, qui ensuite, produiront d'énormes quantités de CO2. La déforestation provoquant aussi la disparition d'espèces, on estime qu'une centaine s'éteindrait ainsi chaque jour.
Une personne sur neuf dans le monde souffre de famine, et devenir végétarien pourrait bien être l'une des solutions pour repousser la famine. Plus de la moitié des cultures céréalières mondiales servent à nourrir du bétail. Pour vous faire une idée, si l'humanité entière devenait végétarienne, la Terre pourrait nourrir jusqu'à 15 milliards de personnes au total avec l'entièreté de ses cultures.
Un tiers de la population mondiale n'a pas accès à l'eau potable. Cependant, 70% des ressources d'eau potable sont utilisées dans le secteur agricole, et la majorité servent à l'élevage de bétail. Un aliment d'origine végétale consomme en moyenne cinq fois moins d'eau que s'il est d'origine animale, pour la même quantité. Et les dégâts sur l'hydrosphère ne s'arrêtent pas là : la pisciculture (culture de poissons d'eau douce) produit des déchets qui pollueront ensuite les cours d'eau (antibiotiques, hormones et déchets animaux).
Je vous ai épargné bien des détails moraux, comme le traitement barbare des animaux dans les abattoirs, ou des questions de santé, comme la quantité de gras que contient la viande, pour me concentrer uniquement sur des détails environnementaux de la consommation de viande.
Maintenant que vous savez quels impacts un morceau de steak a sur notre planète, c'est votre devoir de vous demander: est-ce que ça en vaut vraiment la peine?
Laura Basque, journaliste pour les chroniques La parole est aux ados