Le 21 mars
dernier, huit étudiants et étudiantes au baccalauréat en génie de l'Université
de Sherbrooke étaient réunis, au Centre spatial Kennedy, en Floride, afin d'assister au lancement de la fusée Falcon 9 de
Space X avec, à son bord, le satellite miniature qu'ils ont développé.
Ce
satellite miniature, de la taille d'un deux litres de lait, aura pour mission
de récolter des données du champ magnétique de la Terre. Ces informations,
une fois analysées au sol, pourraient permettre d'éviter potentiellement des
catastrophes naturelles. Une station relais a d'ailleurs été installée à l'aéroport de Sherbrooke. Lorsque le satellite sera placé en orbitre, les étudiants pourront tenter d'entrer en communication avec lui.
Le satellite pourrait être lancé de la Station spatiale internationale, où il se
trouve actuellement, en mai prochain. « Il faut être certain qu'il n'entre pas
en collision avec d'autres satellites qui sont déjà en orbite, avant de le propulser dans l'espace », explique Juliette Lacasse, étudiante à
la dernière année au baccalauréat en génie mécanique à l'Université de
Sherbrooke et participante au projet nommé QMSat.
Le
satellite miniature sera en orbite pendant environ deux ans.
Presque sept ans de travail
La
conception du satellite a commencé en 2017, à l'Université de Sherbrooke, et
elle s'est terminée en novembre dernier. Ce projet a vu le jour grâce à
l'initiative CubeSats de l'Agence spatiale canadienne qui a offert, à des
équipes d'étudiants d'établissements postsecondaires de partout au pays,
l'occasion de participer à une véritable mission spatiale.
Bien
que cette expérience fût extrêmement formatrice et enrichissante pour l'équipe
de l'Université de Sherbrooke, elle a connu son lot de difficultés. « Le
projet devait être terminé en 2020. Avec la pandémie, il y a eu beaucoup de
retard. Il y a aussi des pièces qui se sont brisées en cours de route. Le
projet a également changé au fil du temps. Au début, seulement les étudiants de
dernière année au baccalauréat participaient. Par la suite, il a été ouvert aux
autres étudiants en génie qui devaient travailler en dehors des heures de
cours, et ce, de façon bénévole », explique Juliette Lacasse. « À un
moment donné, nous avons pensé tout arrêter ! Nous avons eu la chance d'être
soutenus moralement par les gens de l'Agence spatiale canadienne. Leur
expertise a été vraiment importante pour nous », souligne l'étudiante.
« Un sentiment incroyable et
intense »
Les
huit étudiants et étudiantes sont revenus de la Floride dimanche dernier avec
le sentiment d'avoir réalisé quelque chose de grand, d'unique. « Ce lancement
représente, pour nous, l'accomplissement de toutes ces années d'effort. C'est
un projet d'une grande envergure. Savoir que notre technologie est
maintenant dans l'espace, c'est un sentiment incroyable et intense »,
conclut Juliette Lacasse.
L'équipe
de l'Université de Sherbrooke a reçu un financement de 200 000 $ de
l'Agence spatiale canadienne pour concevoir ce satellite.