Le Sherbrookois Marcel Bolduc, figure emblématique de la
défense des familles touchées par le meurtre ou la disparition d'un proche, est
décédé au cours des dernières heures. Cofondateur de l'Association des familles
de personnes assassinées ou disparues (AFPAD), il a consacré sa vie à une cause
qu'il n'avait jamais imaginé devoir embrasser.
En 1996, la vie de Marcel Bolduc a basculé avec le meurtre
tragique de sa fille Isabelle Bolduc, âgée de 22 ans. Enlevée, séquestrée,
agressée sexuellement et assassinée par trois hommes, Isabelle est devenue
malgré elle le point de départ d'une croisade menée par son père pour défendre
les droits des familles de victimes.
Une lutte partagée
Avec le soutien de Pierre-Hugues Boisvenu, ancien sénateur
et militant pour les droits des victimes, Marcel Bolduc a multiplié les
initiatives pour améliorer les services aux familles endeuillées. Ensemble, ils
ont fondé l'AFPAD, une organisation aujourd'hui incontournable dans
l'accompagnement des proches de victimes au Québec.
Dans une publication émouvante partagée sur Facebook,
Pierre-Hugues Boisvenu a rendu hommage à son ami et collaborateur :
« On s'est battu pour que les caméras au centre-ville de
Sherbrooke enregistrent en continu. On a fondé ensemble l'AFPAD. On s'est battu
pour que les criminels dangereux restent en dedans. On a amélioré les services
aux familles de victimes. Et tant d'autres combats. »
Un héritage
indélébile
Marcel Bolduc laisse derrière lui un héritage précieux. Ses
actions ont contribué à des avancées significatives pour la sécurité publique
et pour la reconnaissance des droits des familles confrontées à l'irréparable.
Il restera dans les mémoires comme un homme d'une résilience et d'une
détermination exceptionnelles, transformant son deuil personnel en moteur de
changement.
Les funérailles de Marcel Bolduc seront l'occasion pour ses
proches et pour la communauté de Sherbrooke de lui rendre un dernier hommage,
saluant un homme qui, par son courage, a fait une différence.