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« L’écriture, un outil de résilience », avec David Goudreault


Guérir un peu plus loin...
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Geneviève Kiliko Par Geneviève Kiliko
Mercredi le 25 novembre 2015

Depuis qu'il a remporté la Coupe du monde de slam de poésie à Paris en 2011, David Goudreault est une étoile montante. Premier Québécois à obtenir un tel honneur, sa poésie s'est étendue vers différentes formes d'écriture telles que l'écriture romancière et dramatique. 

Son premier roman, La bête à sa mère, et sa première pièce de théâtre, « 21 manches cubes », co-écrite avec Patrick Quintal, ont tous deux connu un succès sans équivoque.

Chroniqueur depuis peu à Radio-Canada, David Goudreault a connu des jours plus sombres dans le passé. Grâce à l'écriture, il a su puiser en lui la résilience nécessaire pour mettre un terme définitif à son attachement envers les drogues et l'alcool. Maintenant, il inspire les jeunes et les individus ayant eu un parcours de vie difficile à emprunter une voie plus sage : celle de canaliser ses dépendances en employant une forme d'art qui les rejoint.

Pour sa part, l'écriture fut au cœur de sa résilience. C'est par elle qu'il transmet sa force, sa simplicité et sa présence. Aujourd'hui, il donne des ateliers d'écriture aux jeunes en difficulté, aux détenus et à plusieurs autres clientèles à travers le Québec et la France.

Sa résilience

Abstinent de toute consommation depuis maintenant sept ans, David Goudreault est passé par des chemins plus ténébreux. La grande intensité qu'il possédait en lui à cette époque était au service de l'autodestruction.

« À partir du moment où j'ai mis cette intensité dans l'écriture, elle est devenue constructive », confie-t-il.
  
Au même moment où le slam est arrivé dans sa vie, il a pris la décision de mettre un terme à sa consommation. Il craignait cependant que sa vie devienne morne et ennuyante, comme tout bon consommateur. Ce qu'il ne savait pas, c'est que la vie lui réservait d'immenses surprises.

« Lorsque tu consommes, tu souffres et ne souhaites pas que ta vie devienne « plate ». À partir du moment où tu te trouves une autre passion, la vie ne sera pas « plate » parce que l'ivresse que tu allais chercher dans la consommation, tu peux l'obtenir de façon beaucoup plus saine et même plus intense. »

Aujourd'hui, il prend la vie une journée à la fois, sachant très bien que son équilibre demeure précaire. Il est conscient qu'il doit faire attention en prenant soin de lui pour ne pas que son outil de guérison, l'écriture, ne se retourne contre lui.

« Je suis toujours en mode travail. Parfois, je sais que je travaille trop. Je dois avoir des moments pour me reposer, pour décrocher. J'ai jonglé longtemps entre le métier de travailleur social et celui d'artiste. J'étais habitué à travailler presque tout le temps. Je dois garder ça à l'esprit : vivre, d'abord et avant tout... »

Les ateliers d'écriture

David donne des ateliers d'écriture un peu partout au Québec, à Paris, en Normandie et dans d'autres régions de la France. Il invite les gens à exprimer ce qu'ils vivent intérieurement dans un but de libération profonde.

Au cœur de toute sa démarche artistique se trouve ce grand dicton oriental : « Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime ». Cette sage phrase l'accompagne dans son désir de vouloir semer en l'autre l'envie de s'exprimer différemment, mais tout aussi intensément.
  
« Je suis convaincu que tout ce qui reste coincé dans l'âme et que nous n'arrivons pas à exprimer d'une façon ou d'une autre peut s'exprimer parfaitement par le biais des médiums artistiques : la peinture, la poésie, le chant, la danse et bien d'autres choses. Personnellement, je crois que l'écriture est quelque chose de sacré qui relève presque du surnaturel. C'est magique! »

Dans ses ateliers, il encourage la non-censure. Les textes ne doivent pas forcément être profonds ou engagés et aucune règle n'est préétablie : la légèreté, l'humour et la fiction, sont tous des styles qui peuvent être empruntés.

« Souvent, ce sont les clientèles les plus difficiles qui apprécient le plus mes ateliers d'écriture. Ces personnes ont souvent beaucoup de choses à dire, beaucoup de vécu. Il y a comme une magie qui se crée dans ces contextes-là. On rentre directement dans l'émotion et ça sort...Ils écrivent au feeling et le résultat est épatant! » affirme David Goudreault.

David a aussi donné ses ateliers aux populations inuites qui ont grandement apprécié sa présence là-bas, particulièrement lors d'un projet vidéo réalisé sur la fierté inuite avec des jeunes de 12 à 18 ans.

« Lorsque mon mandat fut terminé, ceux-ci s'accrochaient au camion pour ne pas qu'on s'en aille », affirme-t-il.

Son plus beau cadeau : « Quand je parviens, non pas à apprendre la poésie à quelqu'un, mais à apprendre à quelqu'un qu'il y a déjà la poésie en lui », dit-il sous un air de fierté.

Ses projets futurs

Au printemps 2016, on pourra lire La bête et sa cage, le deuxième roman de sa trilogie. Celle-ci, basée presqu'entièrement sur la fiction, poursuivra son histoire entre les quatre murs d'une prison. L'écriture de fiction s'avère tout aussi libératrice que la poésie, selon David.

« Le personnage de ce roman est complètement fictif. Je lui fais dire des choses énormes que je n'oserais jamais dire de mon propre chef. Il exprime ses choses avec une telle force que je suis soulagé par le fait même de l'opinion que je peux réellement avoir en lien avec ce qu'il énonce. Dans la vraie vie, je ne pourrais jamais me permettre de dire « on va aller faire exploser des « Walmart », même s'il y a un « exploseur de Walmart » en moi. Il m'est donc possible dans les personnages de fiction de faire passer ce genre de fantasmes », dit-il en riant de bon cœur.

Une carrière prometteuse est déjà lancée. Les livres et les recueils se chevaucheront probablement à de courts intervalles dans les prochaines années.

« J'ai environ sept projets de livres. Je saute de l'un à l'autre lorsque je suis fatigué. En même temps, c'est ma méthode de travail. Je produis beaucoup et par la suite, je coupe. »

On peut dorénavant entendre la chronique poétique de David Goudreault tous les vendredis à 16h45, à Radio-Canada, Ici Estrie 101,1 FM, une chronique basée sur l'actualité.

Le don de l'écriture est un don non pas parce que vous écrivez correctement, mais parce que vous pouvez donner du sens à votre vie.
- Joël Dicker


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