Les syndicats de l'enseignement et du personnel scolaire de
l'Estrie tirent la sonnette d'alarme face aux récentes compressions budgétaires
imposées par le gouvernement au secteur de l'éducation. Le Syndicat de
l'enseignement de l'Estrie (SEE-CSQ), le Syndicat du personnel technique et
administratif du Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke
(SPTA-CSQ) et le Syndicat des professionnelles et professionnels de l'éducation
de l'Estrie (SPPEE-CSQ) dénoncent les effets directs de ces coupures sur les
services offerts aux élèves et sur les conditions de travail du personnel.
Après une première réduction de 400 millions de dollars dans
le budget d'entretien des écoles publiques et la suppression de programmes de
francisation, le gouvernement s'attaque maintenant aux budgets des centres de
services scolaires et des écoles privées. Une coupe additionnelle de 200
millions de dollars est annoncée, dont 4 millions pour les trois centres de
services scolaires de la région. Pour le Centre de services scolaires de la
Région-de-Sherbrooke, cela représente une perte de 2,6 millions de dollars, ce
qui aura des répercussions inévitables sur les services aux élèves.
Des ressources en
baisse, des impacts majeurs
Ces compressions se traduisent par une diminution des
ressources essentielles pour les enseignants et les élèves : pénurie de
matériel pédagogique, diminution du soutien administratif, réduction des
services spécialisés pour les élèves en difficulté, suppression de budgets pour
l'aide alimentaire et les activités culturelles. Ce manque de ressources rend
l'enseignement beaucoup plus difficile et peut avoir un impact négatif sur la
réussite des élèves. Ce contexte est d'autant plus difficile à accepter qu'il
survient juste après la semaine des enseignantes et des enseignants, censée
célébrer leur dévouement et leur contribution essentielle à la société.»,
affirme David Raymond, président du SEE-CSQ.
Les coupures affectent aussi le personnel technique et
administratif, qui se retrouve en sous-effectif. Nos membres sont doublement
touchés par ces coupures. D'une part, l'impossibilité d'embaucher du nouveau
personnel administratif engendre des postes vacants et une surcharge de travail
insoutenable. D'autre part, les restrictions imposées sur les achats de
matériel de base compromettent directement la qualité des services offerts aux
élèves», déplore Alexandre Boutin, président du SPTA-CSQ. Les services de garde
et les bibliothèques scolaires sont particulièrement touchés, avec une baisse
drastique des budgets d'achat de fournitures et de livres.
Un écosystème
scolaire fragilisé
Pour le SPPEE-CSQ, ces coupures risquent aussi d'entraîner
une pénurie de personnel qualifié. « Le non-remplacement des professionnels en
invalidité aggrave la situation. Les postes vacants ne sont déjà pas tous
comblés, et ces nouvelles restrictions fragilisent encore plus le système »,
explique Luc Lebeau, président du SPPEE-CSQ. Selon lui, c'est tout
l'environnement scolaire qui est mis en péril par ces mesures.
Face à cette situation, les syndicats demandent au
gouvernement de reconsidérer ces coupes et d'investir à la hauteur des besoins.
Ils appellent également la population et les parents à se mobiliser pour
défendre la qualité de l'enseignement et des services aux élèves.
Source : Barbara Jacques, secrétaire aux relations du
travail, syndicat de l'Enseignement de l'Estrie