Pour une première fois en 15 ans d'existence, l'organisme Corridor appalachien a acheté un terrain de 18,6 hectares à Orford. La raison de l'achat de la propriété: sa valeur écologique, l'importance de la préservation de la qualité de l'eau et sa proximité au parc national du Mont-Orford.
Une grande mobilisation de citoyens d'Orford du secteur du Lac à la Truite a incité l'organisme Corridor appalachien à acheter un terrain de 18,6 hectares. Les motivations de l'acquisition résidaient dans la valeur écologique de la propriété, son importance pour la préservation de la qualité de l'eau et sa proximité du parc national du Mont-Orford.
Lorsque le regroupement sera nommé comme un organisme de conservation reconnu légalement, Corridor appalachien lui cédera la nouvelle aire protégée. « Le conseil d'administration a convenu depuis longtemps que nous ne pouvions laisser passer des possibilités de protéger des milieux naturels comme celui-là. Nous nous sommes d'ailleurs dotés d'un fonds d'acquisition et de sauvegarde pour saisir de telles occasions. Nous sommes ravis de pouvoir, à la fois, soutenir la mobilisation citoyenne et consolider notre stratégie de conservation en périphérie du parc national du Mont-Orford », explique la présidente du conseil d'administration de Corridor appalachien, Marie-José Auclair.
« Nous étions convaincus de l'indéniable valeur écologique de cette propriété, tant et si bien que nous avons créé un précédent en faisant l'acquisition d'une propriété. Nous saluons les efforts de tous ceux qui se sont mobilisés et plus spécialement monsieur Bertrand Larivée, qui a travaillé d'arrache-pied pour collecter les fonds nécessaires à l'achat de cette propriété. Sans son travail acharné, la transaction n'aurait sans doute pas eu lieu et la propriété n'aurait pas pu être protégée », ajoute Mélanie Lelièvre, directrice générale de Corridor appalachien.
Une conscientisation de près de deux ans
L'attention portée à la propriété voisine du Lac à la Truite date depuis mai 2015 lorsque l'association des riverains du Lac à la Truite a fait part de son inquiétude, soit celle d'un possible changement de vocation pour le terrain. Des démarches ont donc été entreprises pour conserver les 18,6 hectares.
« Ma principale motivation à acquérir ce terrain a été le dépôt d'un projet de construction d'une route reliant le terrain à un chemin municipal. Pour que ce projet de construction se réalise, il aurait été nécessaire de traverser le principal milieu humide connecté au lac. Dans un souci de protéger la qualité d'eau de notre lac, j'ai décidé de convaincre les résidents de se regrouper pour faire l'achat de ce terrain et de le protéger à perpétuité. Près d'une centaine de donateurs ont répondu à l'appel dans un effort qui a permis d'amasser 75 % du financement du projet », illustre Bertrand Larivée, homme grandement impliqué dans le dossier.
Un terrain qui est l'hôte de plusieurs espèces
La nouvelle aire protégée accueille plusieurs espèces en situation précaire. C'est le cas notamment du pioui de l'est, de la grenouille des marais et de la salamandre sombre du nord. Plusieurs oiseaux de forêt abritent aussi l'aire protégée, soit le piranga écarlate. Parce que le terrain est près du mont Orford, plusieurs mammifères comme l'orignal, le pékan ou bien le lynx roux viennent laisser leurs traces.
Cette aire protégée s'inscrit dans le projet de protection de la zone périphérique du parc national du Mont-Orford initié par Corridor appalachien. La SÉPAQ et la Fondation de la faune du Québec sont aussi impliquées depuis janvier 2016. En plus des donateurs, le financement de plusieurs partenaires a aussi aidé la cause.