Nous avons peur pour la planète et pour ses blessures qui ne requièrent pas que de frivoles pansements. Nous avons peur pour l'environnement, notre environnement, la faune et la flore. Nous avons peur de périr.
À compter de 2030, la planète commencera à s'autodétruire. Elle plongera dans une agonie qui aura pour issue la fin du monde. Nous croisons les bras. Chaque jour, 115 espèces animales tombent en voie d'extinction. Nous croisons toujours les bras, maintenons nos habitudes alimentaires composées abusivement d'animaux. Chaque seconde, c'est un terrain complet de football qui est rasé. Des milliers arbres, donc, entaillés et étouffés, oxygène coupée pour argent créé. Nous croisons les bras plus fort, de la viande et des feuilles gaspillées à la main. 8,8 millions de tonnes de plastique sont jetées dans les océans chaque année. Nous croisons les bras pour l'éternité, de la viande, des feuilles gaspillées et une bouteille d'eau en plastique à usage unique à la main.
Nous avons peur pour la survie, tellement que certains préfèrent adopter un mode de vie comme figé quarante ans plus tôt, calquant la mode des années 70 et sa musique.
J'ai constaté l'importance capitale du concept de l'écologie alors que je marchais, aux côtés de quelque 5 000 manifestations, le 27 septembre dernier. Au seuil de la sixième extinction de masse, d'un avenir seulement probable, pas assuré, on se questionne fondamentalement sur nous. Des mesures sont entreprises, des pressions sont faites, mais il demeure qu'inversement proportionnellement, plus on est jeune, plus on a des chances de mourir le nez derrière un masque.
Il est bien ardu de penser positivement lorsque, en effet, la planète carbure tant aux pouvoirs de leaders mondiaux capitalistes et avares qu'aux émissions de gaz à effet de serre grandissantes et sempiternelles. Quand on y pense réellement, on se targue de ce que l'on voudra, on faillit tout de même à l'humanité, étant les premiers à réaliser l'ampleur des problèmes climatiques, mais les derniers à pouvoir les atténuer. Espérons cette atténuation fructueuse.
N'oubliez pas : trois degrés de plus, et on se revoit à l'au-delà en 2070, voire même en enfer pour ceux qui y croient, si la Terre n'est pas plus chaude.