Hugo D'Amours, vice-président aux communications et affaires publiques, chez Cascades, confirme que l'entreprise laisse la porte entrouverte à d'éventuelles négociations avec de nouveaux partenaires ou bailleurs de fonds à la condition que ces derniers soient sérieux.
De plus, il rappelle que la compagnie s'est engagée à « assumer l'ensemble de ses responsabilités, notamment à l'égard du régime de retraite », tel que mentionné dans le communiqué de presse daté du 9 juillet dernier.
Près d'un mois après l'annonce de la fermeture de l'usine de production de papier Kraft à East Angus, M. D'Amours tenait à informer ses employés au sujet des démarches entreprises par la direction de Cascades depuis. D'abord, les dirigeants restent ouverts à des projets de relance qui pourraient survenir d'ici le 3 octobre, date butoir pour mettre fin aux opérations de l'entreprise. Il rappelait que Cascades avait consenti à donner à ce comité, dirigé par Gino Lévesque, ancien directeur de l'usine, les bâtiments, les équipements et son fonds de roulement. « Cependant, on veut s'assurer que s'il y a de nouveaux investisseurs, ces derniers ne démantèlent pas les équipements après quelque temps d'opération et qu'ils partent avec la caisse de retraite des employés. »
Pour faire taire des rumeurs faisant état de coupes de quelque 45 % dans le fonds de pension des travailleurs, surtout parmi les plus vieux, le vice-président soulève l'engagement qu'a pris l'entreprise pour assumer l'ensemble de ses responsabilités. Il rappelait que Cascades a renfloué ce régime de retraite de façon à ce que tous reçoivent 100 % de ce qui leur est dû. Ces échos proviennent des scénarios de relance lors desquels tous avaient consenti à de telles baisses si les transactions aboutissaient. « Comme la relance n'a pas lieu, on va respecter nos engagements et le régime actuel sera honoré à 100 % », explique-t-il.
M. D'Amours indique que Cascades mise sur le reclassement du personnel pour que se fasse sans trop de heurts la fermeture de l'usine de papier Kraft. « Nous allons offrir des postes à la cartonnerie d'East Angus et chez nous à Kingsey Falls », annonce-t-il. De plus, l'entreprise met à la disposition des employés, ses gens des ressources humaines pour les assister dans leurs démarches pour trouver un autre emploi. Cascades a aussi engagé la firme Groupe GCRH Gestion concertée des ressources humaines pour les aider. D'ailleurs, les premières rencontres ont eu lieu au moment d'écrire ces lignes.
M. D'Amours rappelait que la qualité des travailleurs chez Cascades d'East Angus ne se dément pas malgré l'annonce de la fermeture de l'usine. Certains se sont déjà replacés conscients du climat d'incertitude qui planait au-dessus de leur tête. Ceux qui restent sont très compétents. Il se dit sûr que les contrats seront respectés jusqu'au bout.
En ce qui concerne le futur des bâtiments, des inventaires et des équipements, M. D'Amours indique qu'il n'y a pas de décision prise sur le sujet. « Cascades n'a pas encore cheminé sur ce propos », affirme-t-il. Pour l'instant, l'important c'est la conclusion des engagements et le reclassement des gens, ce qui ne signifie pas que ces préoccupations sont mises sur la glace. Il mentionne qu'« on continue d'opérer pour remplir notre carnet de commandes. »
La fermeture de Cascades à East Angus se justifie par la chute des prix de cette pâte qui servait surtout à fabriquer des sacs bruns et autres produits d'emballage du même type. Le déclin a empiré quand les papetières qui produisaient du papier journal ont été transformées pour usiner du Kraft. Malgré des investissements de 10 M$ consentis en 2011, l'usine n'a pas retrouvé son seuil de rentabilité, résume le vice-président. En regard aux efforts importants déployés par Gino Lévesque, porteur du dossier et des membres du comité de relance aidé par le gouvernement, il n'a pas été possible de trouver un ou des investisseurs stratégiques. Devant cet état des faits, Cascades a dû mettre fin aux opérations de l'entreprise d'East Angus.