L'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) s'inquiète de l'augmentation du fardeau fiscal des Québécois annoncé dans le premier budget Marois et déplore qu'il ne contienne pas de mesures destinées au secteur de l'habitation, outre la reconduction des programmes de logement social.
L'APCHQ souhaite donc poursuivre ses représentations auprès de Québec pour la mise en place d'une politique d'habitation établissant une liste de priorités dans le domaine. L'APCHQ envisage une baisse de mises en chantier de 45 000 en 2012 à
40 000 en 2013. Le secteur qui tourne au ralenti privera le Québec de plusieurs millions de dollars en taxes, soutient François Bernier, directeur du Service économique et affaires publiques de l'APCHQ. Selon la Société d'habitation du Québec, le secteur de l'habitation représente 8 % du produit intérieur brut de la province. Le gouvernement gagnerait donc à aider l'industrie, ajoute-t-il.
M. Bernier explique que l'addition des diverses interventions gouvernementales des dernières années menace plus que jamais l'accès à la propriété et l'abordabilité du logement. Même si toutes les intentions sont louables, «chaque ministère y va de son petit bout de réforme, ce qui a un impact irritant» sur le marché, souligne-t-il.
L'augmentation de la taxe de vente du Québec de 2 % depuis début 2011 est une de ces mesures qui a affecté la vente de maisons neuves. «On ne vend pas des paquets de gomme!» lance M. Bernier. En fait, la hausse peut représenter plusieurs centaines de dollars de plus qu'un consommateur ne sera pas prêt ou capable de débourser.
Le resserrement des normes de construction en matière d'efficacité énergétique se traduit aussi en coûts. L'inclusion de logements abordables dans certains projets amène les autres acheteurs à payer plus pour combler la différence. Et les plans de densification résidentielle ont déclenché une vague de spéculation pour les terrains en ville qui se vendent à des prix plus élevés que jamais, expose M. Bernier.
«C'est un paquet de bonnes intentions qui font augmenter le coût à la pièce! Ça coûte une fortune, les gens sont moins prêts à payer le prix pour une maison neuve. Sur l'île de Montréal, 90 % et plus de ce qu'on fait, ce sont des condos», explique-t-il. Ou les gens vont s'établir encore plus loin en banlieue où les prix sont plus bas, allant à l'encontre de la densification urbaine souhaitée, fait-il valoir.