Une partie de bras de fer se joue présentement impliquant la Commission scolaire des Hauts-Cantons et un couple de parents de Dudswell, Anne-Claire Hyvert et David Coquart.
L'enfant de ces derniers est retiré de l'école Notre-Dame-du-Paradis à Dudswell pour une période indéterminée. Les autorités scolaires demandent une évaluation de l'enfant pour son retour à l'école, alors que les parents refusent, prétextant que cette évaluation est biaisée et ne repose pas sur les véritables sources du problème qui serait, selon eux, l'intimidation.
Les parents prétendent que les autorités scolaires sautent trop vite aux conclusions en supposant que leur enfant aurait un trouble de TDA-H (Trouble de déficit d'attention) et suggère une évaluation, condition pour réintégrer l'enfant à l'école. Pour les parents, leur enfant serait plutôt victime « d'intimidation lourde » ce qui expliquerait les comportements de ce dernier.
Dans une lettre que les parents ont remise au journal et signée par Martial Gaudreau, directeur des services de l'enseignement, on y fait mention que le refus des parents empêche les intervenants scolaires d'orienter les moyens à mettre en place pour répondre aux besoins de l'enfant. « Ceci fait également en sorte que les comportements précités persistent, entraînant ainsi des signes de rejet de la part des autres élèves de l'école », peut-on lire. On estime également que la situation telle que vécue par l'enfant à l'école compromet son développement et a un impact négatif sur son cheminement scolaire, ce que disent vouloir éviter les autorités scolaires. En conséquence, les intervenants proposent une offre de service en trois points: une évaluation cognitive, affective et comportementale, une évaluation en orthophonie et un suivi en psychoéducation. La lettre précisait que les parents devaient donner une réponse au plus tard le 31 janvier. À défaut de recevoir des nouvelles, cela allait être considéré comme un refus.
Les parents n'ont pas donné suite à la proposition. Ces derniers considèrent que la base des problèmes de leur enfant prend naissance et se développe avec l'intimidation qu'il subit à l'école. Pour les parents, « avant d'offrir un service d'évaluations, présenté comme un prérequis à la réintégration (de l'enfant) à l'école, il nous semble que la révélation de causes graves et évidentes, ayant amplifiées et provoquées des comportements, doivent être traitées en priorité. Car tout est là. Nous avons proposé 15 moyens dans l'expertise que nous avions transmise à la réunion du 15 novembre. » Ces derniers prétendent que les autorités en avaient retenu trois qu'ils n'ont jamais appliqué. Bien que les parents aient effectué des rencontres avec les membres de la direction et intervenants en octobre et novembre dernier, ils disent ne pas avoir pu rencontrer l'enseignante de leur enfant en tête à tête, ce qui leur a été refusé. Ils prétendent même qu'un Plan d'intervention (PI) aurait été mis en place à leur insu, ce dont ils ont refusé par la suite en l'apprenant. Mme Hyvert et M. Coquart prétendent que la direction n'a fait que dramatiser et amplifier la situation du comportement de leur enfant.
Proposition
Quant à la proposition d'évaluation soumise par la commission scolaire, les parents prétendent ne pas avoir confiance dans le processus qui porterait, selon eux, à orienter les conclusions très largement en faveur d'un diagnostic d'un trouble de TDA-H débouchant fréquemment vers une suggestion de médication. Ils souhaitent plutôt une reprise des discussions en se basant sur ce qu'ils estiment être les véritables causes, l'intimidation envers leurs fils.
Réaction
Rejoint au téléphone M. Gaudreau a refusé de traiter spécifiquement du cas présenté, mentionnant que l'enfant était mineur et qu'il y avait une confidentialité à respecter en ajoutant qu'il souhaitait éviter tout préjudice à l'enfant. Se limitant à des généralités, ce dernier mentionne que « l'école fait du bon boulot, on a un bon encadrement et fait un bon suivi. » Sans parler du cas précis, M. Gaudreau mentionne qu'il existe un protocole en matière d'intimidation et que c'est pris très au sérieux. Lorsqu'il y a dépôt d'une plainte, la machine se met en marche, pour ainsi dire, avec vérification et enquête. En faisant allusion au présent dossier, M. Gaudreau se limite à dire que toutes les étapes d'intervention ont été respectées. Ce dernier ajoute qu'en cas ultime, les parents peuvent faire appel au protecteur de l'élève. Le protecteur se doit de faire enquête, déposer son rapport et faire des recommandations, explique-t-il.
Pour des raisons de confidentialité, Me Dominique Paillé, protecteur de l'élève, refuse de traiter du présent dossier. Elle mentionne que son rôle est de s'assurer que les droits de l'élève soient respectés. Elle précise que son intervention se divise en deux volets soit de proposer une médiation et concertation avec les parties ou de faire une enquête en interrogeant toutes les parties impliquées. Les parents confirment ne pas avoir déposé de plainte auprès de la protectrice de l'élève, mais avoir discuté avec Mme Paillé. Selon les parents, le protecteur de l'élève aurait mentionné que le dossier ne se prêtait pas à la médiation. Toutefois, les parents ne retiennent pas la seconde alternative, celle de l'enquête et n'ont pas déposé de plainte. Ils mettent en doute l'indépendance de l'intervenante.