Non, ce n'est pas Donald. Ni même l'ignoble attentat qui a récemment secoué la ville de Québec. Je vais vous raconter une histoire, une horrible histoire qui fend en pièces notre foi envers l'humanité ou comme on dit ici, une histoire qui gâche le party.
L'histoire se déroule à Venise, ville de l'amour, de ses canaux et de la basilique Saint-Marc. Une histoire de haine dans la ville du romantisme. Le dimanche 22 janvier, un migrant gambien du nom de Pateh Sabally, selon les médias italiens, s'est jeté dans un des canaux, probablement pour se suicider. La scène a été filmée par des passants. Certains voulaient le sauver, mais n'ont pas osé, d'autres lui ont lancé des insultes comme par exemple «Allez, rentre chez toi», «Laissez-le mourir!» et j'en passe. Malheureusement, les secours sont arrivés trop tard.
Mais si le migrant se serait suicidé, pourquoi qualifié ça de meurtre contre l'humanité? Évidemment qu'il y a eu d'autres événements durant l'histoire infiniment plus tragique que celui-là (les exemples abondent), le décès de Pateh Sabally lève le voile sur deux problèmes qui gangrènent nos sociétés: le destin tragique de nombreux migrants qui tentent d'avoir un meilleur avenir dans nos pays et l'extinction des valeurs humanistes et la montée de l'individualisme dans nos sociétés.
Prenez par exemple le naufrage des bateaux de migrants en Méditerranée. On s'est tragiquement habitué à voir sur les bulletins de nouvelles ces naufrages qui font souvent des noyés. Tellement habitué qu'on a fini par oublier. On finit par se dire qu'ils ne devaient pas aller sur ces bateaux pour ne pas se noyer, ou pire encore, qu'ils retournent dans leur pays.
De plus, cette montée de ce genre d'individualisme s'accompagne avec une montée de l'extrême droite qui nous conforte encore plus dans notre idée du « Me, Myself and I ». Ces deux problèmes l'ont peut-être mis dans un désespoir qui l'a convaincu qu'aucun espoir n'était possible pour se sortir de cette situation précaire de migrant, ce qui l'a poussé (on ne sait jamais) au suicide.
Nous devons, incluant moi, briser notre individualisme et allez aider ceux qui en ont besoin, pour essayer d'éviter d'autres nombreuses tragédies comme celle-là. La mort de Pateh n'est pas qu'une simple noyade ni un suicide parmi tant d'autres. C'est un autre meurtre contre l'humanité.
LPJ