« Fête ». Un mot difficile à accepter puisque l'organisme de dépannage alimentaire n'a jamais souhaité être nécessaire si longtemps. La Banque alimentaire Memphrémagog (BAM) profitera toutefois de son 25e anniversaire pour renouveler son image, lancer un nouveau site web de même qu'un projet-pilote destiné à propulser ses bénéficiaires vers l'autonomie alimentaire.
« Malgré les constats de persistance des difficultés liées à la pauvreté, il faut attaquer le problème d'une autre façon, affirme le président du conseil d'administration de la BAM, David Dupuis. C'est humain de tomber et c'est aussi humain d'aider son prochain. »
Chaque année, la BAM distribue 92 tonnes de nourriture à 1300 usagers en 3200 dépannages et 845 paniers de Noël. Environ 64 familles sollicitent les services de l'organisme chaque semaine et 92 enfants bénéficient de repas chauds tous les midis à l'école.
Un nouveau point de service de dépannage vient par ailleurs d'être mis sur pied à Stanstead.
« Les 25 années d'activités de la BAM sont le résultat d'une collaboration entre les partenaires et les individus, qui ont offert une réponse collective à une multitude de besoins qui se présentaient. On a ouvert une banque alimentaire dans l'espoir de la fermer un jour », soulignait quant à lui un des membres fondateurs de l'organisme, Paul Martel.
Un 25e bien occupé
Plusieurs activités auront lieu au cours de l'année pour souligner les 25 années de la BAM et d'amasser des fonds pour l'aider dans sa mission.
Le 4 mai prochain aura lieu le Grand McDon, le 9 septembre, le tournoi de golf du Conseil municipal de Magog et le 14 octobre, le Vins & Fromages au Club de golf de Venise.
Les traditionnelles activités à l'approche du Temps des Fêtes seront également de retour en 2016. Toutes les informations seront disponibles sur le site web de la Banque alimentaire Memphrémagog.
Aussi : une bière blanche à base d'avoine et de miel a été renommée la BAM BAM à la Microbrasserie La Memphré. Durant tout le mois de mai, 1 $ sera remis à l'organisme chaque fois qu'elle sera vendue.
Un intérêt pour l'autonomie...
Les grandes lignes du projet-pilote qui sera implanté en juillet à Magog ont été empruntées à Moisson Estrie et à son concept d'épicerie.
« On pousse un peu plus loin cette idée en ajoutant un système de valeurs en points pour chacune des sections de l'épicerie de la banque alimentaire, explique Valérie Grandbois, membre du c.a. de la BAM. Les gens feront leur épicerie eux-mêmes au lieu de recevoir un panier déjà tout fait. Ils devront prendre des décisions sur quoi mettre dans leur panier et de tenir compte de leurs besoins, comme les gens diabétiques et ceux souffrant d'allergies. En considérant simplement ses préférences de goût, une personne fera des choix différents et c'est selon nous un bon pas en avant pour réduire le gaspillage. »
Mme Grandbois estime à cinq tonnes ce qui a été gaspillé, une mesure faite avec les produits redonnés à l'organisme ou encore, retrouvés par terre, à l'extérieur de la BAM.
« On voulait aussi normaliser l'expérience de venir à la banque alimentaire, c'est-à-dire réduire les mines basses des gens qui ont besoin de soutien. On veut que ce soit un geste plus normal qui peut s'apparenter à celui de faire son épicerie dans un supermarché conventionnel. Et avec le système de points, ils pourront eux-mêmes faire leurs choix et nous, mieux gérer l'inventaire », souligne-t-elle.
La BAM souhaite utiliser les deux mois du projet-pilote pour évaluer l'intérêt des gens, bonifier son le programme et ensuite l'étendre à l'échelle de ses bénéficiaires dès le début de l'automne. On assure que le service de paniers sera toutefois maintenu pour les personnes aux prises avec des problématiques de santé mentale, par exemple.
La configuration des lieux sera aussi évaluée et améliorée, si nécessaire. La BAM est par ailleurs toujours à la recherche d'étagères et de chariots d'épicerie pour l'aider à lancer de la meilleure manière qui soit son projet.
« Tout comme chez Moisson Estrie, on veut que ça devienne LA manière de faire et nos analyses démontrent que l'intérêt des bénéficiaires à retrouver leur autonomie est là », conclu Valérie Grandbois.