Marcher sans compter les heures, sans mesurer la distance parcourue, sans s'inquiéter de ce dont sera fait le lendemain; Anne-Marie Payeur a longtemps rêvé de prendre le chemin mythique de Compostelle. Elle a enfin pu le réaliser pour son 55e anniversaire de naissance en 2016, et se prépare à y retourner pour parcourir une nouvelle section dans les prochains mois.
Mais qu'est-ce qui pousse des gens à entreprendre un tel périple alors que l'offre de destinations touristiques abonde partout sur le globe? « Il y a toutes sortes de raisons; pour moi c'était de prendre un temps pour m'arrêter et contempler. Me prouver aussi que j'étais capable de faire ce voyage toute seule. Il y a des personnes pour qui c'est une façon de se retrouver, il y en a d'autres que c'est à cause de la perte de quelqu'un, il y en a pour qui c'est spirituel, d'autres c'est religieux, ou c'est pour découvrir l'histoire, puisque l'on marche sur des voies romaines. Marcher Compostelle ce n'est pas un voyage touristique », affirme Mme Payeur.
Un voyage atypique donc, pendant lequel on est en proie à l'introspection, au travail qu'on a à faire sur soi. C'est également un périple pendant lequel on rencontre des personnes de toutes provenances et de différentes croyances, malgré l'origine chrétienne de l'expédition. « Quelqu'un qui va témoigner de son expérience ne va pas vraiment te parler de où il est allé, ou bien de ce qu'il a vu; mais plutôt de ce qu'il a vécu! Tant que tu n'as pas marché Compostelle, tu ne peux pas comprendre ce que cela veut dire », insiste Anne-Marie Payeur.
Le pèlerinage de Compostelle est un pèlerinage catholique dont le but est d'atteindre le tombeau attribué à l'apôtre saint Jacques le Majeur, situé dans la crypte de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice (Espagne). Les marcheurs ont le choix entre différents tronçons sertis de plusieurs arrêts pour se recueillir, se reposer aux côtés d'autres pèlerins, et d'admirer la beauté des paysages français ou espagnoles, selon la partie marchée. Depuis 2013, les chemins de Compostelle attirent plus de 200 000 pèlerins chaque année, avec un taux de croissance de plus de 10 % par an.*
Une préparation est absolument nécessaire pour parcourir l'une des nombreuses sections de ce long parcours. Ce pèlerinage n'est pas sans difficultés, et c'est pour cette raison qu'est né un regroupement composé de marcheurs, qui ont vécu cette expérience de voyage bien particulière. L'Association du Québec à Compostelle Estrie organise des groupes de marche ainsi que des sessions de préparation pour ceux et celles qui ont choisi de s'embarquer dans cette aventure.
Des spécialistes de la marche répondront aux différentes questions que se posent les futurs pèlerins et partageront des témoignages, que ce soit en lien avec leurs expériences antérieures, la préparation physique et psychologique, l'équipement et le budget requis, les trucs et astuces en rapport avec le sac à dos, les options d'itinéraires et les aspects logistiques de transport, les soins de santé en général, l'hébergement, la documentation et autres considérations pratiques.
D'ailleurs, Anne-Marie Payeur met en garde ceux qui s'attendent à vivre un voyage cinq étoiles, douillet et sans efforts. « On doit être prêt à dormir dans des refuges avec des dortoirs avec du monde qu'on ne connaît pas. On des cuisines disponibles pour se faire à manger; un endroit pour se laver. Mais ce n'est vraiment pas ça l'essentiel; c'est de rencontrer les gens, de contempler, de prendre son temps. On guérit des choses dans notre tête aussi. Compostelle c'est un chemin de liberté; c'est la belle vie quoi! », de conclure Mme Payeur, enthousiasmée à l'idée de repartir.
Pour obtenir plus de détails sur les scéances d'information allez sur le site : duquebecacompostelle.org/region/estrie
*référence Wikipédia