Le nouveau rôle d'évaluation foncière à Ascot Corner projette la valeur des résidences à la hausse pour une moyenne de 11,4 %. Dans le but de réduire l'impact sur le compte de taxes des contribuables, les élus ont diminué le taux du milin de 3,7 %. Cependant, la majorité des contribuables n'éviteront pas un alourdissement de leur fardeau fiscal. Pour une résidence unifamiliale moyenne évaluée à 179 500 $ en 2014, elle passera à 200 400 $ en 2015, entraînant avec elle une augmentation du compte de taxes de 111 $.
Le taux de la taxe foncière passe donc de 0,82 $ à 0,79 $ du 100 $ d'évaluation. Les élus ont également convenu de geler les taxes de services incluant les égouts, aqueduc et matières résiduelles. Comme dans tous les cas de nouveaux rôles d'évaluation, la facture risque d'être salée pour certains. Quelques citoyens verront même leur compte de taxes diminuer, mais d'autres le verront littéralement bondir avec une hausse de leur évaluation pouvant aller jusqu'à 26 %.
Le directeur général d'Ascot Corner, Daniel St-Onge, mentionne que « cela donne une augmentation nette de 6,72 % en revenus de taxation pour la municipalité. On a essayé, mais on ne pouvait pas descendre la taxe foncière plus bas que 3,7 %; on aurait perdu 101 350 $. » Le directeur général laisse entendre que la municipalité est victime en quelque sorte de l'augmentation de sa population et de sa richesse foncière. Il cite en exemple la quote-part à la MRC qui est basée sur ces deux items et qui fait grimper le pourcentage à verser à 9,85 % soit 16 354 au lieu du 2,2 % correspondant à l'Indice des prix à la consommation. Il en va de même pour la régie des incendies où la quote-part fait un bond de 28,9 % pour un montant de 52 000 $. « Notre population augmente et le schéma de couverture de risque prévoit qu'on ait un deuxième camion d'incendie sur le territoire. Il faut donc ajouter un autre camion. » Le renouvellement de la convention collective avec les employés municipaux représente une augmentation de la masse salariale de 7,87 % soit 34 000 $ et comprend un ajustement concernant l'équité salariale, un rattrapage et l'augmentation selon l'Indice des prix à la consommation. Quant à l'impact du nouveau pacte fiscal, il a pour effet de priver la municipalité de revenus de 1,70 % soit 55 000 $.
Réactions
Assistant à la présentation du budget 2015, l'ex-maire d'Ascot Corner, Normand Galarneau, mentionne que les élus auraient pu « travailler à couper des services pour que la pilule soit plus facile à digérer par les citoyens. On n'a pas pensé où on doit couper. » Selon M. Galarneau, il y aurait des choses facilement compressibles. Autre citoyen, Jacques Gourde trouve certaines dépenses inappropriées comme celle d'investir pour aménager un troisième parc dans la municipalité. « L'idée n'est pas mauvaise en temps de richesse, mais en temps d'austérité, c'est autre chose ». Il ajoute que « Ascot Corner se développe beaucoup depuis quelques années grâce à des développements domiciliaires, mais cela coûte plus cher aux contribuables pour les services, cela engendre pourtant de nouvelles entrées d'argent, mais toujours pas assez selon le conseil », précise-t-il.
Mairesse
« Nous, les élus, on a fait un bon budget. On a géré en bon père de famille. On n'a pas dit on coupe partout et tant pis », d'exprimer la mairesse d'Ascot Corner, Nathalie Bresse. Elle ajoute que les élus auraient pu reporter à plus tard certains travaux, « mais on sait quand on attend, ça va coûter plus cher. » À titre d'exemple, la mairesse parle des travaux de toiture du centre multifonctionnel en soutenant qu'il ne faut pas attendre l'infiltration d'eau avant de réagir. Le changement de la porte vieille de 40 ans, l'entretien des routes, le rehaussement des chemins de gravier, le creusage des fossés méritent, selon Mme Bresse, une attention de la part des élus. Elle estime que ceux-ci ont été le plus loin possible pour réduire l'impact financier sur les contribuables. « On est tous très conscients de la situation. Les gens au conseil paient des taxes comme tout le monde. Je ne vois pas où on aurait pu couper. Je suis très satisfaite du budget », de conclure Nathalie Bresse.