La plupart des terrasses construites comme prolongement extérieur du plancher de la cuisine commencent à se dégrader en moins de cinq ans. Mal conçues, elles finissent par s'affaisser, se décrocher de la maison et pourrir. Voici leurs plus flagrants défauts de construction.
L'appui au sol
Au Québec, nos sols sont souvent imbibés d'eau. Ils subissent plusieurs épisodes de gel et dégel, surtout au printemps. Cela provoque des mouvements de sol qui peuvent facilement soulever une terrasse et la déposer tout croche.
Les poteaux de bois dont la base est enfouie dans le sol ou simplement déposée sur une plaque de béton carrée sont à proscrire. Ils bougeront avec le sol et finiront par pourrir.
Les poteaux appuyés sur des blocs de béton de type « Dek-Block », communément appelés « patte d'éléphant », finiront aussi par bouger. Ces blocs déposés en surface du sol subiront les mouvements du gel et dégel et les transmettront à la terrasse.
Enfouis dans le sol, les cylindres de béton de type « Sonotube » seraient une bonne solution, mais ils sont souvent mal installés. Le sol gelé s'agrippe aux parois poreuses du béton et parvient à les soulever. Il leur faudrait une semelle plus large en leur base, pour contrer cette traction.
Ressemblant à une hélice de bateau, le pieu vissé est l'appui à préférer. Il est enfoncé à environ deux mètres dans le sol, sous la profondeur du gel. Il est installé par des entrepreneurs spécialisés, pour environ 150 $ le pieu.
L'ancrage à la maison
Les terrasses sont souvent mal fixées à la maison. En démontant une vieille terrasse, il n'est pas rare de découvrir que de l'eau s'est infiltrée et que même la structure du bâtiment auquel elle s'accroche est pourrie. Un bon entrepreneur saura installer les solins appropriés, utiliser les bons ancrages et procéder à un bon assemblage de matériaux pour éviter la détérioration.
Structures douteuses
Les poteaux doivent servir à soutenir une poutre, qui elle soutient plusieurs solives. On voit souvent des poteaux qui soutiennent directement une solive, laissant les autres solives sans véritable appui. Il arrive aussi que les poutres soient insuffisantes ou trop éloignées.
Il est très facile de tourner les coins ronds en enfonçant des vis à 45 degrés pour retenir toutes ces pièces de bois ensemble, plutôt que d'utiliser des étriers métalliques. Les visses et les clous enfoncés en diagonale ont très peu de force et ont tendance à faire fendre le bois dans le sens du grain.
Autres défauts, en vrac :
Aucun espace entre les planches;
L'humidité et les résidus organiques resteront emprisonnés dans le plancher, ce qui entrainera leur pourriture;
Clous et vis d'intérieur;
Le métal des clous et vis qui ne sont pas conçus pour un usage extérieur se dégradera en réagissant au cuivre contenu dans le traitement du bois;
Coupes non traitées;
Dès qu'on réalise une coupe dans une pièce de bois traité, la face exposée doit être traitée au pinceau. Sinon, c'est par cette face que la pourriture attaquera;
Portes trop basses;
Le bas de la porte-patio devrait être au moins 10 cm plus haut que le niveau du plancher de la terrasse, pour prévenir les infiltrations d'eau par le seuil.
Photo dans le texte: Structure du bâtiment endommagée à l'endroit où était fixée la terrasse. (Gracieuseté Pur Patio)