Quelques années après avoir terminé la construction de plusieurs
bâtiments en condo dans une municipalité en banlieue de Montréal, un
entrepreneur reçoit une demande pour corriger l'installation des cheminées des
foyers au bois. Le syndicat des copropriétaires avait reçu de la municipalité
un avis de non-conformité de l'intégrité des séparations coupe-feu des
cheminées. La ville exigeait que chaque cheminée soit installée dans une
enceinte ayant un degré de résistance au feu égale à celle exigée pour le
plancher. Pris au dépourvu, l'entrepreneur se souvenait que pour bien faire, il
avait installé les cheminées comme si celles-ci étaient situées dans un simple
« cottage ».
Dans ce cas-ci, la conformité du foyer et de la cheminée n'est pas en
cause. Il s'agit en fait d'une non-conformité de l'étanchéité de la séparation
coupe-feu entre deux logements. Pour rendre la situation conforme au Code
de construction, il faut assurer l'intégrité et la continuité de la
séparation. Par ailleurs, la non-utilisation du foyer ne rend pas la situation
sécuritaire; elle constitue uniquement une mesure de prévention.
L'objectif de la séparation coupe-feu est de
retarder la propagation d'un incendie d'un compartiment vers un autre
compartiment coupe-feu.
LeCode de constructionprévoit
que les logements soient séparés par un coupe-feu continu ayant une résistance
au feu d'au moins 45minutes (1heure dans certains cas).
LeCodeprévoit également que les
vides techniques verticaux dans lesquels sont logées les cheminées soient
isolés du reste du bâtiment par une séparation coupe-feu ayant un degré de
résistance d'au moins 45 minutes. Cette séparation coupe-feu doit se prolonger
au-delà du toit du bâtiment.
L'absence d'intégrité de la séparation coupe-feu
peut être causée par l'ouverture, derrière ou au-dessus du foyer, par laquelle
la cheminée traverse le mur qui sépare un logement d'un autre logement ou d'un
vide technique vertical.
LeCode de constructionexige que
les cheminées préfabriquées soient conformes à la norme CAN/ULC S-629. Selon
cette norme, tout comme pour les cheminées homologuées selon la norme CAN/ULC
S-104, le manufacturier de la cheminée doit fournir des instructions aux
entrepreneurs accompagnées de croquis spécifiant, entre autres:
que les cheminées traversant des planchers
au-dessus d'un logement soient installées dans une enceinte ayant un degré de
résistance au feu égal à celui exigé pour le plancher;
l'interdiction de placer tout matériau ou isolant
dans l'espace libre prescrit par leCodeautour de la cheminée
autre que celui ayant été homologué avec la cheminée;
les recommandations pour sceller la pénétration
dans l'enveloppe du bâtiment (voir 4.4 G, R et T des normes CAN/ULC S-629 et
CAN/ULC S-104).
L'entrepreneur,
soucieux de la sécurité des occupants et de sa réputation auprès de la
municipalité, a demandé l'aide du Service technique de l'APCHQ pour savoir
comment corriger la non-conformité. Il a été heureux d'apprendre que le Service
technique de l'APCHQ s'était déjà penché sur des cas similaires et avait
rédigé, en collaboration avec la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), un guide
pour présenter une demande de mesures différentes pour des cas d'installations
existantes de conduits de cheminées au bois qui ne répondaient pas aux
exigences d'intégrité des séparations coupe-feu.
Il
a trouvé le guide sur le site de la RBQ (rbq.gouv.qc.ca).
À la suite de cette lecture, il a proposé à la
municipalité, avec l'aide d'un architecte, des correctifs acceptables qu'il a
ensuite réalisés.