Les plans de la maison prévoyaient
une arche de maçonnerie au-dessus de la porte de garage. Sur papier, c'était
super! Une fois la maison construite, les murets aux extrémités de l'arche ont
fissuré. Aucune réparation n'a tenu le coup. Même après avoir ajouté du mortier
dans les joints, la fissure est revenue.
Pourtant, les arches en maçonnerie
existent depuis des millénaires. Pourquoi celle-ci ne tient-elle pas?
La vogue est aux arches segmentaires, c'est-à-dire
des portions de cercles. Or, plus l'arche est « plate » ou se rapproche de
l'horizontale, plus elle développe de fortes poussées horizontales.
Ces poussées horizontales doivent être
contrebalancées par des sections de murs d'appui qui ont une masse
suffisante pour résister. Ces murs d'appui doivent aussi posséder des
caractéristiques leur permettant de résister au cisaillement des éléments entre
la maçonnerie, l'effort à l'horizontale poussant les éléments du dessous contre
ceux du dessus. Les éléments de maçonnerie sont souvent fabriqués de pierre de
ciment et le mortier n'adhère pas très bien à ces produits. Les maçons disent
que c'est comme mettre du mortier sur du verre.
Si vous prévoyez construire une arche segmentaire
en maçonnerie, il faut donc :
-
des murs d'appui suffisamment massifs
pour résister aux poussées horizontales;
-
des attaches à maçonnerie plus
robustes afin de transférer en partie les efforts au mur de support arrière;
-
des joints de mortier qui adhèrent
bien aux éléments (préparation de la surface requise);
-
une arche à la courbure assez
prononcée.
Évidemment, on peut aussi utiliser une cornière en
acier courbée ou horizontale (avec remplissage de maçonnerie) et ainsi éviter
bien des soucis. La cornière fera le travail structural et la forme de l'arche
ne sera que décorative.