Fika [fee-ka] : (n.) en suédois, un moment pour ralentir, pour contempler, pour apprécier les petites et grandes choses de la vie. Elle est associée à une pause-café, mais principalement à l'action elle-même, dans tout son état de gratitude.
Jag älskar dig [iak alksar dig] : encore en suédois, la locution la plus répandue pour proférer un « Je t'aime » sans la connotation répétée du nôtre.
Tout le monde a sa propre vision de l'amour. Est-ce qu'elle est étourdissante, exaspérante, lancinante ? Si on doit souffrir pour être beau, on doit souffrir pour aimer. Est-ce qu'elle est reposante, douillette, sentimentale ? L'amour est complexe mais transporte un message tout simple. Alors, pourquoi l'amour ? Pourquoi, c'est se sentir si bien mais avoir si mal ? Comment un amalgame de tant d'émotions peuvent converger pour susciter l'amour ?
La première question à se poser, c'est comment, et de quoi, vous tombez amoureux. D'une personne ou du sentiment à proprement parler ? Je suis d'avis que votre conception de l'amour s'ébauche là. Tomber amoureux d'une personne est rationnel, logique, la voie à prendre et, qui plus est, physique. Tomber amoureux de l'amour lui-même est subtil, romantique, délicat, voire atypique et ectoplasmique.
Est-ce de la chair, des galbes, des yeux et un corps qui vous font chavirer ? Ou encore, est-ce votre timide projection, votre envie, vos idéaux de la chair, des galbes, des yeux et d'un corps ? Tanguez-vous pour cette sensation emplie de désir et de passion provoquée par le sentiment du cœur ? Tombez-vous amoureux d'être amoureux ? Aimer ou être amoureux, la différence y réside fort probablement.
Être amoureux de l'amour amènerait des relations à court terme, basées sur ce que l'autre peut t'apporter, sur toi qui considère enfin que tu es capable d'amour et que tu le mérites. Vous ne tomberez pas amoureux, vous amortiriez.
Ensuite l'amour pourrait facilement être manifesté sous la forme d'un cercle. Quelque chose de rond et de complexe qui se renouvellera, d'amour passionnel à amour platonique, de la naissance des chenilles à la mort des papillons de l'estomac.
L'amour, caractérisé par son intangibilité dans pourtant sa grande sensorialité, est professé d'emblée dans les films Disney, puis dans les comédies romantiques idéalisatrices. C'est donc dire que l'amour est omniprésent dans les âges où notre système nerveux est le plus malléable. Conséquemment, et à force d'y être surexposés, notre vision de l'amour est altérée par les prouesses hollywoodiennes. Les classiques comme Blanche-Neige et Cendrillon nous ont glissé à l'oreille pour plus tard nous convaincre que l'amour était la plus belle et merveilleuse chose qui soit. Cela pourrait faire en sorte qu'on tombera davantage amoureux d'une émotion liée à l'affection plutôt que d'une personne, un « XOXO » cinématographique à la fois.
De toute évidence, percevoir l'amour est, en plus d'être ultra personnel, quelque chose dépendant de plusieurs facteurs clés, mais il demeure que nous avons tous déjà expérimenté le bonheur et nous savons généralement ce qui nous émoustille. Considérant que l'amour y passe obligatoirement, on peut établir notre œil sur l'amour par le biais de la joie et de ce qui nous en procure. Ou on peut toujours essayer d'être en amour sans sourire.
Peut-être, également, que l'amour n'a pas de raison d'être, de sens. Il est là, il existe, sans l'aide de Disney ou de psychologie, et c'est tout. C'est suffisamment tout.
XOXO,
Alexis Jacques, La Parole est aux ados