Pour la chronique de cette semaine, j'ai envie de proposer un vent de fraicheur, d'infliger une brise du printemps et peut-être même un souffle d'espoir dans la semaine de l'individu qui pose les pupilles sur ces mots. Une tonne de mes chroniques ont l'effet d'une loupe fixée sur certains problèmes, sociétaires ou encore personnels, alors je vous souffle une idée qui n'a peut-être pas de solution, qui n'en a peut-être pas besoin.
Le bonheur. Drôle de concept, n'est-ce pas ? De mon point de vue, ce sentiment, ce mode de vie, est très désiré et est, pour plusieurs, comme un rêve, une ambition. Personnellement, je trouve que c'est au profond de ce mode de pensée que se cache le bémol.
Le désir du bonheur
On entend souvent nos camarades de classe ou nos collègues confesser qu'ils aimeraient être plus heureux, ou qu'ils recherchent le bonheur. Ils parlent du bonheur comme ils parlent de l'amour, ils attendent que la joie tombe du ciel et saute dans leurs globes oculaires, comme l'a fait leur premier coup de foudre, au camp d'été à 15 ans. D'après moi, ce sont les élèves de cette école de pensée en particulier qui vont l'attendre longtemps, leur bonheur, car je crois, j'ai observé, que l'on ne se réveille pas soudainement épanoui.
La poursuite du bonheur
Plusieurs personnes, incluant moi, veulent bien croire que la prospérité émotionnelle n'est pas un simple but ou le trésor au bout d'un long chemin escarpé, mais plutôt comme un beau gros billet de 100$ coincé sous la semelle de nos vieux souliers.
Si on ne s'arrête jamais pour contempler et apprécier nos petites fortunes quotidiennes, les exquises surprises qui rendent encore plus heureux resteront éternellement cachées sous nos milliards de bénédictions mésestimées. En jetant un coup d'œil, ou peut-être deux, autour de nous, les âmes les plus comblées sont souvent celles qui ont perdu un être cher ou ont gravis de hautes montagnes de malheur, car elles ont dû trouver de la joie au quotidien pour passer à travers les impasses. En revanche, les plus malheureux sont d'ordinaire ceux à la vie plus paisible, car ils ont quelques difficultés à admettre que leur petit nirvana à eux se trouve quelque part devant leurs yeux inconscients.
Finalement, je ne proclame pas avoir la recette du bonheur, car personne n'a exactement la même, mais je crois que si chacun dédie une minuscule part de soi-même à dégoter leurs petites perles d'extases, ils trouveront peut-être ce que signifie, au plus profond de leur cœur, le mot bonheur.
Rosemarie Lacroix, La parole est aux ados