Pour Raphaël Royer, 23 ans, en fauteuil roulant depuis mars 2010 à cause de la sclérose en plaques, le principal problème de l'accessibilité des personnes à mobilité réduite à Sherbrooke, demeure la géographie de la ville.
« Les côtes et les pentes, ajoutes à ça la neige, c'est un méchant problème pour quelqu'un en fauteuil roulant. Mais on ne peut pas y faire grand chose », constate-t-il.
Mais là où on peut y faire quelque chose, c'est lorsqu'il y a des marches, ou des pas de porte. « Moi, qu'il y ait une marche ou 2 000, tout seul, je ne suis pas capable de passer. Il y a les portes aussi : ce ne sont pas toutes les portes qui sont automatisées. Ouvrir la porte, la retenir, avancer le fauteuil, franchir le pas de la porte tout en retenant la porte, ce n'est pas évident », mentionne-t-il.
Étudiant en biologie à l'Université de Sherbrooke, Raphaël souligne les efforts déployés par l'administration de l'université pour adapter les différents pavillons et locaux et les rendre accessibles à tous : « Il y a énormément de choses qui ont été faites mais il reste encore des améliorations à apporter ».
Peut-on compter sur l'aide des Sherbrookois?
Sans hésiter, Raphaël Royer confie que personne n'a refusé de l'aider jusqu'à maintenant. « Les gens sont aidants, à l'université encore plus qu'ailleurs peut-être. Je n'ai jamais eu de mauvaise expérience. Ce qui est gênant parfois, c'est qu'on nous prenne en pitié. Ce n'est pas de la mauvaise volonté de la part des gens, c'est juste qu'ils sont trop gentils. Au début, lors de mes premières sorties en fauteuil roulant, même si j'étais accompagné, je stressais parce que j'essayais de tout faire par moi-même. Aujourd'hui, avec un peu d'aide, je m'arrange et je suis de plus en plus autonome ».
Restent encore quelques irritants : « Le code du bâtiment et mes besoins, ce n'est pas la même chose. C'est mieux que rien... Dans les nouvelles constructions, tout est correct, mais dans les vieilles bâtisses, ça peut s'avérer difficile. L'accès aux toilettes est encore malaisé à bien des endroits. Pourtant, il s'agirait juste un peu de volonté... », conclut Raphaël, plein d'espoir.