J'enseigne le yoga et la méditation, je les conseille donc régulièrement comme antidote au stress croissant de la vie moderne : le yoga pour les mouvements et la conscience qui prennent soin du corps, la méditation pour le calme qui prend soin du système nerveux, la respiration qui nourrit les cellules et qui calme aussi. (Je simplifie beaucoup, car les bienfaits sont innombrables!)
Cependant, au-delà des études scientifiques qui démontrent à quel point ces disciplines aident autant au niveau physique que mental, émotionnel et spirituel, c'est le plaisir de les pratiquer qui fait qu'on les maintient ou pas dans notre vie. Quand j'ai débuté, il n'y avait aucune étude qui nous donnait de bonnes raisons d'intégrer ces disciplines à nos vies. On aimait cela et on pratiquait ou on n'aimait pas (ou n'y croyait pas) et on ne pratiquait pas. Quand la science s'est intéressée à observer les effets de la méditation, elle n'inventait rien pour les gens qui pratiquaient : la science nommait simplement ce que nous expérimentions depuis bien des années. Nous savions que les effets étaient extraordinaires, mais dans bien des milieux, nous avons commencé à être pris au sérieux seulement quand la science s'est intéressée au sujet.
Yoga, méditation, respiration, toutes de merveilleuses pratiques qui apportent un mieux-être à plein de niveaux. Mais il y a une question à se poser : est-ce que ce sont les pratiques uniquement qui ont ces effets ou est-ce la combinaison des pratiques et du plaisir qu'on en retire qui nous procure un tel mieux-être?
Je ne sais pas si les études menées ont été faites sur des gens qui aimaient méditer. Car les deux aspects vont ensemble à mon avis. Les gens qui ont intégré les pratiques à leur vie le font parce qu'ils aiment ce que cela leur apporte, c'est-à-dire tous les bienfaits répertoriés par la science, mais aussi et surtout parce qu'ils aiment la pratique elle-même.
Un grand sage indien a écrit à ce sujet un passage que j'ai copié et placé sur mon frigo. Plusieurs fois par semaine, je le lis, car il m'inspire. Je vous en partage quelques mots :
« Le travail spirituel ne reste jamais sans résultats. Rien n'est plus important, plus salutaire, que de prendre goût aux activités spirituelles, de les aimer et de ne plus laisser passer une seule journée sans se lier au Ciel, méditer, prier... »
Autrement dit, que les pratiques spirituelles deviennent un des grands plaisirs de votre vie, car c'est le plaisir qui permettra de les garder dans votre vie.
Cependant, pratiquer sans plaisir serait pour moi un non-sens. Bien sûr, je crois que ça vaut la peine d'essayer pendant un certain temps avant de décréter que l'on n'aime pas cela. Par exemple, il n'est pas évident de dire si on aime la danse, le ski ou l'équitation quand on est au tout début de l'apprentissage. Mais après quelque temps, il devient évident que telle discipline nous convient alors qu'une autre non. On peut alors dire qu'on aime cela ou non. (Petite parenthèse : j'ai une amie qui enseigne le yoga et qui m'a confié que les trois premières années où elle suivait ses cours, elle n'aimait pas ça. Puis un jour, elle a vécu une expérience qui a tout changé, qui lui a fait aimer le yoga à un point tel qu'elle a voulu suivre la formation pour l'enseigner. Mais durant les trois premières années, il y avait en elle quelque chose qui la poussait à continuer même si consciemment, elle n'aimait pas cette pratique). Cependant, c'est un cas assez rare. Je dirais qu'à moins d'être dans la même situation que mon amie, d'être poussée de l'intérieur, plutôt que de s'acharner, il vaut peut-être mieux chercher une autre méthode qui nous apportera la joie de la pratique.
Car la vie est précieuse et les choix sont nombreux : il vaut la peine de trouver ce que nous aimons et qui nous fait du bien et ensuite d'en approfondir les différents aspects. C'est la discipline et le plaisir qu'on éprouve à la pratiquer qui nous donneront ce que nous recherchons.