Ce mois-ci, nous profitons de la petite tribune qui nous est allouée par cette chronique pour vous partager un questionnement qui occupe grandement nos pensées: pourquoi attendons-nous qu'un malheur se produise avant d'agir?
Dans l'actualité des dernières semaines, nous avons vu à plusieurs reprises des événements tragiques qui auraient pu être évités si l'on avait pris les mesures nécessaires à titre préventif. Trop souvent, on attend un événement tragique afin de se procurer le matériel de premiers soins nécessaires et d'aller chercher une formation de base en secourisme et RCR.
Pourtant, les statistiques parlent d'elles-mêmes, les risques sont présents et ce, presque partout :
- Il y a 40 000 arrêts cardio-respiratoires par année au Canada, soit un toutes les 12 minutes;
- Afin d'avoir toutes les chances d'être réanimé, il faut recevoir un choc dans les 4 premières minutes suivant l'arrêt cardio-respiratoire, sinon, on perd entre 7 et 10 % de chance par minute qui passe;
- Le temps d'arrivée moyen des ambulances au Québec est de 9 minutes.
Même chose pour les réactions allergiques sévères (choc anaphylactique)
- 2,5 millions de Canadiens souffrent d'allergies alimentaires;
- 51% des Canadiens sondés ne sont pas capable d'utiliser un auto injecteur d'épinéphrine;
- 4 personnes sur 10 disent avoir peur de ne pas utiliser l'auto-injecteur correctement et craignent même de blesser la personne;
Il s'agit de notre responsabilité en tant que citoyen de s'assurer que toutes les mesures soient prises pour sauver la vie d'une personne en détresse dans notre entreprise, dans notre école, dans notre bureau, etc. Doit-on attendre qu'une loi nous impose de prendre des mesures plus sévères ou pouvons-nous désormais prendre l'initiative de prévenir?
Selon nous, il devrait y avoir des défibrillateurs externes automatisés dans tous les établissements fréquentés par le public. De plus, tous les citoyens devraient avoir une formation de base en premiers soins et en RCR. En prenant l'exemple de Seattle, vous serez convaincus! Dans cette ville, des défibrillateurs externes automatisés ont été installés partout. Tous les citoyens doivent avoir une formation de secourisme à jour pour terminer leurs études secondaires, pour obtenir un permis de conduire et pour être embauché à n'importe quel endroit.
À Seattle, 30% des gens qui subissent un arrêt cardio-respiratoire à l'extérieur de l'hôpital sont réanimés. Au Québec, la ville ayant le plus haut pourcentage de réanimation est Montréal avec un mince 6%. Pour les régions plus éloignées des grandes villes, le taux est d'environ 3%.
Sachant tout ça, pourquoi est-ce qu'on attend encore qu'une tragédie se produise pour s'équiper et se former convenablement? Les produits de premiers soins sont tous sécuritaires et faciles à utiliser, en plus d'être efficaces. De plus, les formations sont de plus en plus accessibles et faciles à comprendre.
Et vous, qu'en pensez-vous?
Sources : Statistiques de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC
Académie de secourisme médical