Plusieurs initiatives sherbrookoises et estriennes mériteraient d'être mises de l'avant et peuvent soulever de réelles préoccupations ou besoins de personnes LGBTQ+. Quand je pense à ce genre d'initiatives, je pense entres autres à l'initiative de Camille Allard, étudiante à la maîtrise en travail social à l'Université de Sherbrooke.
Camille a décidé de réaliser un projet sur les rapports intergénérationnels entre personnes LGBTQ+ en collaboration avec le GRIS Estrie et IRIS Estrie. Ce projet provient d'une envie très personnelle d'approfondir des questionnements qu'elle avait sur les impacts possibles de vivre sa réalité LGBTQ+ durant des périodes où les personnes LGBTQ+ n'étaient pas autant acceptées socialement et d'une envie de se démarquer par l'originalité de son sujet de thèse. Elle a également confié ne pas avoir eu la chance de pouvoir partager son propre vécu avec des personnes d'une autre génération faisant partie des communautés LGBTQ+. Elle considère que cela aurait été bénéfique. Elle croit que discuter de telles réalités avec des personnes d'autres générations pourrait lui permettre d'apprendre de leur expérience de vie et de leur sagesse qui en découle.
Bien qu'elle soit encore au stade d'évaluation des données récoltées par les groupes d'études qu'elle a formé, Camille affirme que les rencontres ont été très positives et ont permis la création de liens, très souvent insoupçonnés au départ, entre les personnes qui composaient le groupe et qui avaient été sélectionnées de façon assez aléatoire. Ces deux groupes se sont rencontrés officiellement à trois reprises et étaient formés de personnes LGBTQ+ assez diversifiées par leur orientation sexuelle et/ou identité de genres, ainsi que de leur âge qui pouvait varier du début vingtaine à presque 70 ans.
Camille pouvait observer les différences frappantes mises de l'avant lors de la rencontre entre des personnes LGBTQ+ de différentes générations, tout particulièrement en ce qui concerne l'utilisation de termes LGBTQ+ actuels comme personne non-binaire* et transidentité*. Elle observait toutefois également les ressemblances lorsqu'il s'agissait de parler de sujets comme le coming out. Même si le phénomène de coming out est mieux accepté socialement qu'à l'époque, il peut être vécu de façon très similaire, à travers les générations, au niveau personnel.
Elle trouve difficile, dans un contexte de vie habituel, de créer un contexte dans lequel des personnes LGBTQ+ de différentes générations puissent se rencontrer. Elle aimerait que de telles occasion soient créées par la création d'un jumelage intergénérationnel, par exemple. Après tout, selon les observations qu'elle a recueillies jusqu'à maintenant, bien plus de ressemblances que de différences unissent les personnes LGBTQ+, peu importe leur âge et, de toute façon, ces dernières pourraient tout simplement aider les personnes LGBTQ+ d'une autre génération à voir sa propre réalité dans un autre perspective.
*Prendre note que les réalités non-binaires et la transidentité ont toujours existé, mais que nous parlons ici de l'existence du terme, du mot.
Sarah Beaudoin
Présidente chez Sarah Beaudoin- Conseillère en communications