Appalaches, c'est le titre du nouvel album de Richard Séguin. C'est aussi le lieu où il a choisi de vivre depuis de nombreuses années. La région de St-Venant définie bien l'artiste. Un lieu paisible où il fait bon se promener au grand air en y allant de grandes réflexions. Pour Richard Séguin, le lieu où l'on habite nous ressemble. «Nous sommes façonnés par le paysage, par le lieu où nous habitons. De mon côté, j'avais besoin de prendre possession du territoire et depuis longtemps la création de mes chansons vient de ce coin de pays. Je voulais le démontrer avec cet album. C'est un territoire qui a été marché et senti!»
Dès la première écoute, Appalaches surprend par sa subtilité et aussi la force de ses arrangements. «Suite à la tournée acoustique, j'ai eu envie de créer un son intime et enrobé. Nous avions un grand souci pour que cet album reste intime même si le son est chargé. Le texte devait aussi avoir une grande place.»
Le son est très près des racines, dans la plus pure tradition des albums folk. De belles guitares, beaucoup d'harmonica, des textes qui en disent long et la voix de Richard Séguin qui nous amène dans un nouveau registre. Elle est tout en nuance et d'une belle intensité. «Au départ, je voulais une proximité avec l'auditeur. J'ai baissé de quelques registres. Une parole murmurée est aussi forte qu'une parole criée. J'ai donc beaucoup murmuré le sens des mots et ces mots n'ont pas perdu de leur force, au contraire.»
Maintenant et l'avenir
Les nouvelles chansons de Richard Séguin décrivent la vie d'aujourd'hui avec quelques tristes constats. Suite à son expérience avec 12 hommes rapaillés, l'artiste a eu envie de puiser dans les mots des autres. Il signe aussi quelques textes. Perte d'emploi, extrémiste religieux, perte de confiance en nos gouvernements. Mais il y a aussi de doux moments, remplis d'espoir et d'amour. «Beaucoup de textes dénoncent certaines situations. Oui, il y a quelques propos sombres, mais il y a de la colère. La colère c'est la preuve que nous sommes en vie. Si nous pouvons crier, c'est que nous sommes conscients de ce qui se passe et éventuellement nous pourrons changer les choses. Il y a beaucoup d'éducation à faire sur la conscience politique et sociale. Il faut apprendre à être citoyen. À être solidaire.»
Souvent impliqué pour dénoncer les décisions gouvernementales, nous avons demandé à Richard Séguin, quel serait le politicien idéal? «Le politicien idéal est celui qui a la conscience de l'avenir. Celui qui n'a pas une politique de quatre ans. Il faut cesser de faire des ruptures à la fin d'un mandat et reconnaître le passé. Nous devons avoir des projets à long terme. Il doit être à l'écoute du peuple. Le peuple est capable de bon sens. Et le bon sens de la rue doit être écouté.»
À l'agenda de Richard Séguin, il y a une grande tournée pour Appalaches. Elle débutera par deux concerts chez lui, à St-Venant en septembre.