Vous n'êtes pas sans
savoir que l'Ukraine traverse une période absolument catastrophique en ce
moment faisant suite aux attaques aériennes et terrestres de la part du
gouvernement russe. Je ne doute pas que la situation s'empire entre le moment
que j'écris ces lignes et la publication de l'article.
Poutine, autant dans
ses interventions que dans ses frappes, démontre un excellent modèle de
fragilité masculine et de masculinité toxique. La masculinité toxique, pour
celleux étant moins familier.es avec le concept, est un ensemble de
comportements dits masculins qui nuisent à la société en général mais qui est
plus souvent qu'autrement valorisé. Le harcèlement sexuel, comportement assez
généralisé chez la gens masculine, est l'un des exemples de masculinité
toxique. Hypersexualiser ses partenaires, les objectifier ou avoir des
comportements de nature sexuelle inappropriés avec elles en sont d'autres. La
fragilité masculine relève donc d'une nécessité chez un ou plusieurs hommes de
devoir imiter à la lettre ces comportements toxiques, ou même simplement des
normes masculines, sans quoi ils se retrouvent sans repères. Ces hommes
fragiles ont tendance à faire de la surenchère et à questionner toute personne
ressortant légèrement de la norme. Les personnes de communautés LGBTQ+
représentent souvent l'une des cibles de choix de ces hommes fragiles.
Poutine parle de
destruction, de contre-attaques qui ressemblent à du jamais vu. Il n'aime ni la
liberté, ni les personnes en quête de plus de droits pour les communautés
marginalisées. Ça me semble être assez évident que cet homme carbure aux
grosses démonstrations de force et à la surenchère. Autrement, il n'aurait
probablement pas l'assurance pour passer son message.
Poutine n'est
malheureusement pas le seul à avoir une masculinité si fragile. Plusieurs
hommes, que leur genre soit assigné à la naissance ou affirmé plus tard au
courant de la vie, ont une certaine tendance à adopter des comportements
masculins toxiques. Les hommes cisgenres ont généralement une bonne avance sur
les hommes trans comme leur socialisation leur a inculqué de tels
comportements. Par exemple, classique, les hommes se font dire toute leur
enfance qu'ils doivent, oui, aimer les femmes, mais également, que de les
agacer et les agresser physiquement comme de tirer leurs cheveux est une marque
d'affection. Un exemple parmi tant d'autres et, malheureusement, c'est loin
d'être le plus toxique. Les hommes trans, pour leur part, n'ont pas souvent eu
cette socialisation masculine, mais peuvent sentir un décalage entre leur
expressivité de genre et leur identité de genres qui les mène à adopter des
comportements masculins, même toxiques, pour correspondre. Heureusement, la
culture queer, bien qu'imparfaite, valorise la déconstruction des normes
de genres.
Souvent, mais pas
tout le temps, le questionnement sur l'identité de genres d'une personne
s'accompagne d'une redéfinition du genre en question, que la personne soit
femme, homme ou non-binaire. Pourquoi ? Parce qu'affirmer sa transidentité est
en soi un travail de déconstruction de son genre assigné à la naissance, mais
aussi pour différentes autres raisons. La personne peut devoir déjà assumer une
bonne dose de dysphorie et de dissonance en lien avec ses caractéristiques
physiques qui ne correspondent pas nécessairement avec son identité de genre et
donc réinventer les caractéristiques genrées.
La personne peut
également avoir subi les contrecoups de la masculinité toxique par le passé et
refuser de s'affirmer de cette façon. La personne a probablement déjà vécu des
discriminations en lien avec son identité de genres ou son orientation sexuelle
et a donc vu la masculinité toxique maniée comme un outil pour nuire ou
détruire des communautés.
C'est
en effet ce que c'est. La masculinité toxique est un outil pour détruire toute
personne ne correspondant pas aux normes genrées et rendre muettes les
communautés marginalisées. On peut penser aux personne trans, non-binaire, aux
femmes cisgenres et j'en passe.
Des
solutions ?
Déconstruire ces
grands personnages, ces grandes histoires de violences masculines et commencer
à raconter notre propre histoire collective avec humilité et respect. Quelles
petites personnes voulons-nous éduquer ? Donnons l'exemple aux prochaines
générations au lieu de juste les laisser ramasser après nous, subir les
contrecoups de notre ignorance.