(Dans la première
partie, j'ai tracé l'évolution de notre planète au rythme de l'évolution de
l'énergie et ce jusqu'au 12e siècle. Je continue cette historique pour conclure
sur la compréhension du problème climatique actuel.)
À partir de 12e siècle,
la maitrise d'une autre énergie renouvelable a pris son essor, le vent. Ici aussi, les moulins, à vent cette fois,
servaient à moudre les grains, à concasser des minéraux, au sciage du bois et
autres. Sans oublier la navigation à voiles qui a permis de découvrir le reste
de la planète et assurer le transport outremer.
Cette énergie a dépassé
largement celle que pouvait fournir les humains et les animaux. Couplée à la
force musculaire des humains et des animaux, puis à celle du feu et du vent
elle a perduré jusqu'au milieu du 19e siècle.
Précisons que jusqu'à ce
jour, les énergies utilisées étaient renouvelables. On n'avait aucune
préoccupation de leur diminution ou de leur rareté.
Durant cette évolution,
on est passé de peuplades de cueilleurs à peuplades d'agriculteurs avec la
domestication de certains animaux. Les peuplades sont devenues des hameaux, des
villages, puis des villes. Et vers 1750,
c'est le début de l'industrialisation en Angleterre : l'artisanat rétrécit, la
manufacture prend le dessus. Et tout se précipite avec la découverte de la
houille (charbon).
Ouf! on est rendu au 18e
siècle.
On vient de découvrir que
le charbon est une très bonne énergie pour produire de la chaleur. Qu'en le
brûlant, on peut faire bouillir l'eau et récupérer l'énergie pour actionner des
machines à vapeur qui peuvent propulser des engrenages et faire fonctionner des
machines dans les manufactures. Puis, ce sera les bateaux à vapeur, puis les
trains sur les voies ferrées, les pelles mécaniques, « à steam » disions-nous
encore dans les années 1950 et 60.
Ensuite, on est passé au
pétrole, avec un premier puits foré aux États-Unis en 1859. Suivront son exploitation commerciale et son
raffinage et les utilisations que nous connaissons toujours aujourd'hui dont
l'alimentation des moteurs à combustion qui nous permet de nous déplacer
rapidement sur terre, sur mer et dans le ciel. Le pétrole, facilement
exploitable se raréfiant, on est obligé de l'extraire des sables bitumineux
comme en Alberta. Enfin, on a extrait le gaz naturel facilement récupérable
pour passer à l'exploitation par fragmentation du gaz de schiste.
Une des plus grandes
innovations qui utilise ces trois énergies fossiles est sans contredit
l'électricité.
Depuis le charbon, on a
pratiquement abandonné le feu, l'eau et le vent aux profits des énergies
fossiles. Mais l'on revient toujours à la même énergie solaire captée par les
plantes puis transférée aux animaux et à l'animal intelligent qu'est l'humain.
Cet humain a mis en place un système de production efficace mais qui dérègle
complètement l'équilibre de l'écosystème terrestre avec les conséquences que
l'on connaît.
D'où vient le problème
?
Avant 1750,
(l'industrialisation et le charbon), grâce à l'énergie solaire, on utilisait
largement les énergies naturelles disponibles (feu, vent, eau) pour notre
développement. À partir de 1784, avec l'invention de la machine à vapeur, on va
récupérer des énergies que la nature avait enfoui dans le sol et les mers au
cours des millénaires. On leur reconnaît une efficacité supérieure aux énergies
précédentes.
Depuis le charbon, on
constate l'empilement des énergies fossiles, le pétrole ne remplace pas le
charbon et le gaz naturel ne remplace pas le charbon et le pétrole. Et la
libération du CO2 de ces énergies fossiles
s'effectue en des temps records.
Ceci va créer un
déséquilibre sur le processus privilégié par la nature lors de la photosynthèse
: le CO2 créé est réparti dans la plante et
dans l'atmosphère. En extrayant les énergies fossiles, on brise l'équilibre
puisqu'on va chercher la partie enfouie naturellement par la nature. Et l'on se
retrouve avec l'excédent de GES dans le parasol naturel qui permettait les
conditions normales de vie sur la planète. C'est ce cycle qui est brisé, ce
déséquilibre que dame Nature refuse d'accepter.
Nous détruisons les
conditions d'habitabilité de la planète.
L'évolution que nous
venons de parcourir en suivant la trace de l'énergie s'est effectuée sur des
milliards d'année et nous a donné une petite planète dont les conditions de
viabilité semblent très exceptionnelles. En quelque 150 années, nous sommes en
voie de détruire ces conditions. Le réchauffement du climat dû à l'excédent de
GES dans l'atmosphère provenant principalement de l'extraction et de la
combustion des combustibles fossiles, depuis le début de l'industrialisation,
mais particulièrement depuis 1970, aura conduit aux événements climatiques
extrêmes que nous connaissons aujourd'hui.
Suite à ces événements,
des décisions plus radicales devront être prises autant au niveau de
l'atténuation des GES que de l'adaptation aux conséquences. Serons-nous au
rendez-vous ?
Et n'oublions pas, comme
le chante si bien Isabelle Boulay, :
« Ne tuons pas la
beauté du monde,
La dernière chance de
la terre,
C'est maintenant
qu'elle se joue,
Faisons de la terre un
grand jardin,
Pour ceux qui
viendront après nous. »
Septembre 2023.