La Soirée-Gala présentée en
février à la salle Alfred-Desrochers pour souligner le 50e
anniversaire du Département de musique du Cégep de Sherbrooke est passée un peu
sous le radar. Rappelons qu'il
« grésillait », qu'il faisait « frette » et que les Bleu
Jeans Bleu se produisaient le même soir au Théâtre Granada, devant une salle
comble et comblée.
Pour rien au monde, je
n'aurais manqué cette commémoration que l'on a voulu simple mais évocatrice des
années de déploiement de cette discipline dans nos Cantons. Après les quelques festivités qui ont entouré,
en 2019, les 50 ans d'existence des Cégeps au Québec, avec deux millions de
diplômés, cet événement tout en musique est venu marquer un pan de notre histoire. Si bien que notre institution collégiale
estrienne s'en trouve enrichie d'autant qu'elle s'est dotée au printemps 2020
d'une Politique culturelle qui « reconnait
l'apport considérable des programmes
d'études liés au domaine artistique comme de formidables vecteurs de la communauté...
»
Le foisonnement de la musique
chez nous n'est plus à démontrer. Au
même titre que les sports, ce secteur rayonne hors les murs, partout au Québec. Avec raison, puisqu'il s'agit d'une tradition
bien ancrée chez les Anglophones dès la fondation de la bourgade de Sherbrooke en
1802. Comme point d'ancrage, on ne peut demander
mieux, surtout si l'on considère que la musique en Estrie s'enseigne maintenant
à tous les niveaux académiques, du primaire au doctorat.
Ce choix d'offrir des options
en musique a fait ses preuves. Mentionnons,
par exemple, le nombre significatif de musicien.nes diplômé.es sur nos scènes
locales, régionales et nationales; nommons aussi la multiplication et la
diversité des professions dans le domaine, du technicien sonorisateur au chef
d'orchestre; puis la qualité des nombreuses productions professionnelles :
spectacles, albums, trames sonores, vidéoclips, courts, moyens et longs métrages.
Malgré les moments difficiles
que ces artistes et artisans ont dû traverser pendant les longs mois de la
pandémie, on peut les applaudir, car ils et elles ont relevé des défis appréciables.
Talentueux, doués, parfois
géniaux mais surtout généreux, les Valaire, Vincent Vallières, Fanny Bloom, Jérôme
Beaulieu, Olivier Brousseau, Sandy Grenier, David Élias, Fannie Gaudette, Jonathan
Guillaume Boudreau, Mathieu Désy, Jonathan Turgeon, Marianne Chapdelaine, Félix
Ste-marie, Élie Gagné... ont tous été accompagnés par des professeurs émérites et
méritoires. Les Laurette Brunelle, Thérèse
Lupien, France Dupuis, René Béchard, Pierre Blais, Jean Gervais, Gilles Anctil,
entre autres, sont remplacés aujourd'hui par une nouvelle cohorte de jeunes enseignants
tout aussi passionnés : Michèle Gagné, Annam Nguyen, Sylvain Daigneault, Thiago
Ferté, Guillaume Gilbert, Tristan Longval... Leur leg se mesure désormais à la
satisfaction croissante du public.
Il est vrai que les salles de
spectacles, les événements, les concours, les subventions, les galas et autres opportunités
favorisent la reconnaissance de ce secteur divertissant et lucratif. Compte tenu d'ailleurs de ses bienfaits au
mieux-être en société et de ses retombées, à la fois culturelles, économiques
et touristiques, j'ose cette question : pourquoi ne pas inscrire la
musique comme vecteur identitaire de la ville, voire de la région qui regorge
de festivals parmi les plus prestigieux au pays ? Facile ici de penser au Festival Orford, au Camp
musical d'Asbestos, au Festival de Piopolis, au Festival des Traditions du
monde, à la Fête des vendanges, aux Concerts de la cité, au Sherblues &
Folk, au Shazamfest, au Festival de jazz de Sutton, aux Concerts de la Chapelle
et de la Belle chapelle, qui font notre renommée.
Si je pousse plus haut ma
note et plus loin ma réflexion, je suis d'avis que nous pourrions nous doter
d'une marque de commerce musicale. Elle
viendrait sans doute générer de l'attractivité et de la rétention chez nous, autant
pour les visiteurs, les travailleurs que les citoyens.
En somme, mon désir est grand
d'Écouter, d'Entendre, de Dire, d'Écrire, de Lire et de Vivre pleinement l'Estrie
! Bonne semaine de relâche et de lecture.