À l'instar de plusieurs organisations, la pandémie aura mis en suspend leurs activités. Maintenant que des directives claires leur permettent de reprendre leur mission, les camelots du Journal de rue de l'Estrie sont plus qu'heureux de retrouver leur clientèle...moyennant quelques ajustements.
Sa directrice Nancy Mongeau, admet que les mois de confinement ont été difficiles pour plusieurs de ces travailleurs. « Le moins évident ça été de gérer l'incertitude. Au début de la pandémie on ne savait pas combien de temps on serait confiné; on ne savait pas quel secteur allait rouvrir. Dès qu'on a entrevu ce qui s'en venait, avant-même les annonces on a commencé à se préparer, à voir de quelle manière on allait remettre les camelots au travail. »
Les défis sanitaires étant multiples tels : avoir à manipuler les journaux et de l'argent, ou être en contact étroit avec la clientèle, ont forcé l'organisation à faire preuve d'imagination pour permettre aux camelots de recommencer la distribution de leur journal.
« Les camelots avaient hâte. Il y en a qui attendaient juste ça! On n'a pas eu besoin de les convaincre du tout. Par contre ce ne sont pas tous les camelots qui sont de retour au travail. Certains ont une santé plus fragile; il y en a d'autres qui attendent de savoir comment les choses vont se passer. Ils et elles doivent tous passer par une formation parce qu'ils ont une nouvelle procédure de travail à adopter », explique Mme Mongeau.
C'est donc derrière de petits kiosques de bois, munis de visières, ainsi que de produits désinfectants que ces valeureux travailleurs de la rue ont partiellement repris leurs activités. Pour assurer que la distanciation physique soit respectée, la clientèle est invitée à se procurer le Journal de rue de l'Estrie présenté de deux façons : ensaché ou pas. « C'est le client qui prend lui-même son journal et qui met l'argent dans la tirelire. Il n'y a donc aucun contact physique entre le camelot et le client; mais il y a un contact humain par exemple! C'est ça qui très important parce qu'au-delà de l'argent, c'est le contact humain qui manque à nos camelots », insiste la directrice de cet organisme communautaire.
Nancy Mongeau tient à rappeler que ces personnes vivent souvent seule, n'ont pas un très grand réseau, et n'ont pas toujours les moyens financiers pour faire des activités sociale ou de loisir.
Lucie Roy est de retour au poste et de réjouit de pouvoir le faire en toute sécurité. « Je commençais à avoir hâte de recommencer. Les gens réagissent bien. Des fois je n'ai même pas besoin de montrer le journal; ils viennent me voir et ils me l'achètent ou ils me donnent du ‘'tip''. Le monde et respectueux et bien gentil avec moi », raconte Mme Roy. Comme la plupart de ses collègues, elle contribue également au contenu du journal avec des textes de son cru. Son dernier parle justement de son vécu en confinement. « Ça été pas mal difficile; les commerces et les restaurants fermés, et de ne pas voir sa famille. À Pâques surtout, j'ai trouvé ça plate quand même! »
Les kiosques du Journal de rue de l'Estrie et leurs camelots sont présentement installés au Maxi Grandes-Fourches et au Marché de la Gare; on espère ajouter d'autres points de service dans la ville d'ici quelques semaines. Pour savoir à quel moment le retrouver, visitez la page Facebook de l'organisme au @journalderueestrie.