Parfois,
les événements se succèdent et j'ai cette drôle d'impression de les voir comme une
série de photos qui défilent devant moi.
Croyez-moi,
une fois réunies, ces photos ne feraient pas un album cohérent!
Ainsi,
voici quelques images enregistrées ces derniers jours.
Samedi, j'ai
eu le privilège d'assister aux célébrations entourant les 50 ans de
l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF Estrie). À travers des
prestations parfois drôles, parfois touchantes, parfois troublantes, un
portrait de la consommation en général a été tracé. Une occasion de revoir, dans
le rétroviseur, les grands combats menés par l'ACEF. De la loi sur les
arrangements funéraires préalables jusqu'aux coups de pied au derrière
d'entreprises pyramidales, l'ACEF est intervenue contre les coupures
d'électricité en plein hiver et tant d'autres dossiers du genre.
Une
belle image de solidarité appliquée. Je veux dire, pas juste théorique!
En se
rendant à l'événement, on a croisé le convoi pour la liberté qui traversait la
ville. Avec des affiches clamant « Fuck you Trudeau ».
Image
moins réconfortante que la première!
Ma
liberté à moi. Ma liberté d'agir, de faire ce que je veux. Et cet énoncé
surprenant : « ils nous donnent des masques, mais ils ne nous disent
pas pourquoi! », affirme l'organisateur. Pour ne pas savoir pourquoi on
porte un masque, il faut se contraindre à ne pas s'informer ou à ne pas
réfléchir au concept même de la chose quand un virus court.
Bien que
pacifique (même que l'organisateur disait que les participants étaient des gens
en manque d'amour), le convoi ramène le concept de liberté à la personne. Une
liberté qui ne tient pas compte de la communauté.
Il me
vient cette image de Martin Luther King qui en appelait à la liberté au sens
large. Quand je compare les images qui me viennent en tête, c'est
frappant : King a les bras ouverts quand il parle de liberté. Il parle de
cette liberté sociale, communautaire, sociétale. Une liberté qui vient avec des
responsabilités de prendre soin de l'autre. Juste à côté, l'image du convoi qui
fait du bruit, hurle sa rage (ou son manque d'amour) et ramène tout à chaque
individu.
Toutes
les positions sont défendables, vous me direz. Je ne fais qu'illustrer les
images que ça crée en moi.
Plus
tard, ce samedi, une manifestation pour la famille Rodriguez-Flores. Un ton
différent, un appel à régler la situation d'une famille réfugiée dans une
église et qui avait, depuis 4 ans, montré son autonomie chez nous. Une famille
dont le dossier s'est visiblement enfargé dans les fleurs d'un tapis qui semble
les faire pousser!
J'ai
cette image d'une collectivité qui dit bienvenue. Une image qui me fait du
bien.
Presqu'au
même moment, il pleut des images de Guy Lafleur, ce géant au franc parler
toujours assumé qui jouait au hockey de façon extraordinaire mais qui ne se la
jouait pas du tout! Un exemple d'humilité dans le propos, dans l'action. J'ai
cette image du gars qui a su en marquer bien d'autres par sa générosité. Il a fallu
qu'il en fasse, des rencontres, pour qu'autant de personnes aient leur propre
anecdote à raconter à son sujet!
Le temps
de me retourner et bang, encore des images d'Ukraine. De cette bêtise humaine
innommable. Qui sème encore en moi ce que j'interprète comme un mélange de
colère, de frustration, de dégoût et de grande peine.
Ces
temps-ci, c‘est comme ça. Les images se succèdent entraînant leur lot de bien-être
et de profond mal-être.
Et j'entends
ce jeune homme d'environ 17 ans qui dit, lors d'une conversation dont je
n'attrape qu'un bout : « je ne sais pas comment ils faisaient pour
vivre avant l'électricité et l'Internet! »
J'avais juste
le goût de répondre : « je ne sais surtout pas comment on va faire
pour survivre, moi! »
Mais je
me suis tu. Je ne voulais pas éteindre l'espoir, probablement...
Clin
d'œil de la semaine
Heureusement que c'est
comme ça, mais dans un environnement de sol très aride, c'est toujours la fleur
qu'on remarque...