Lorsqu'il est question de l'Hôpital de Magog, une incertitude plane au-dessus des services de santé. En effet, la perte de services et le lien de communication avec le CIUSSS de l'Estrie-CHUS sont remis en question. C'est pourquoi un comité de vigie sera mis sur pied en janvier.
Le comité de vigie mis de l'avant par la région de Memphrémagog aura pour but de représenter le simple citoyen dans tous les secteurs d'activité du territoire. En clair, la MRC Memphrémagog est en mode réaction concernant la communication inefficace avec le CIUSSS de l'Estrie-CHUS et les nombreux impacts sur ses services de santé. Les pertes d'emplois et la transparence sont aussi au cœur des interrogations.
La mission du nouveau comité sera apolitique, non patronale et non syndicale. Au moment d'écrire ces lignes, aucune personne ne siège encore à ce comité. En janvier prochain, une trentaine de représentants seront d'office. Aucun membre de la MRC Memphrémagog ne siège présentement à la direction du CIUSSS de l'Estrie-CHUS depuis la réforme.
« On a une inquiétude au niveau de la transparence et des communications des réformes à venir dans notre établissement. On apprend la perte de services après les faits accomplis, par des employés, les citoyens, bref, on apprend le tout au compte-goutte », explique Jean-Guy Gingras, représentant des citoyens.
« Aujourd'hui, on ne sait plus ce qui se prend à la table des décisions. Il n'y a pas de mécanismes en place pour permettre des échanges simples et clairs avec les instances du CIUSSS de l'Estrie-CHUS, et que ce soit à titre d'élu ou de citoyen, ça ne me plaît pas d'apprendre la transformation des services de l'hôpital de notre communauté, au fur et à mesure, sur la place publique une fois que les décisions sont prises. Ce qu'on dit aujourd'hui, c'est qu'on veut être au courant de ce qui se passe, on veut être entendus et avoir la possibilité de s'asseoir à la même table pour discuter de ce qui est envisagé pour la région de Memphrémagog », fait valoir M. Gingras.
Un scénario semblable à celui de 1997
La MRC Memphrémagog a l'impression de revivre le même scénario de1997 lors de la réforme du gouvernement et de la régie régionale de santé et services sociaux de l'Estrie. Rappelons qu'à ce moment, l'enjeu était relié à la réforme des services de santé et la centralisation des services. À l'époque, il était question de fermer un bloc opératoire à Magog. Un comité avait infirmé la décision et les services et le bloc opératoire à Magog avaient demeuré.
Dans ce dossier, la mairesse de Magog, Vicki-May Hamm va dans le même sens. « Auparavant, c'est sûr que la structure était plus petite, mais il y avait entre l'hôpital et la mairie des canaux de communications ouverts, transparents et respectueux de nos instances respectives. Aujourd'hui, on a beau être le palier de gouvernement le plus près de la population, on ne se sent pas considérés et c'est inquiétant. Actuellement, nous ne savons pas quelles sont les orientations pour notre région et c'est difficile de trouver des réponses », explique-t-elle.
« Par le passé, il a fallu se battre pour sauver des services à notre hôpital et je vous dirais qu'en ce moment, nous souhaitons que l'histoire ne se répète pas, explique Jacques Demers, préfet de la MRC Memphrémagog.
La région Memphrémagog s'est mobilisée depuis des années et c'est à coups de millions que la population a investi en contribuant à la Fondation de l'Hôpital Memphrémagog. Au cours des 10 dernières années, c'est plus de 10 millions de dollars que notre population a donnés, en plus de ses impôts, pour avoir des services de proximité qui répondent à ses besoins. Nous avons une culture locale forte, une population mobilisée et il me semble qu'il serait intéressant d'utiliser ces atouts importants », ajoute-t-il.
Le message est clair pour le comité, il faut garder le service local et de proximité. C'est donc dire qu'il faut préserver les CLSC dans les endroits comme notamment Stanstead ou bien Mansonville. Ce même comité posera les questions nécessaires au CIUSSS de l'Estrie-CHUS et en ce moment, il est formé à 80 %. Les membres seront annoncés en janvier. Trois rendez-vous avaient été organisés avec un membre de la table de direction pour obtenir des réponses, mais à chaque fois, il y a eu annulation.