Déjà, j'aimerais
mentionner que bien que cet article soit destiné aux personnes alliées, il leur
est destiné pour la survie des personnes LGBTQ+, pas pour leur propre survie.
Bien qu'une personne relativement privilégiée sur son orientation sexuelle et
son identité de genres peut se sentir heurté.es par les commentaires quelques
fois abruptes, quelques fois doux, de la personne LGBTQ+, être heurté ne menace
aucunement la survie des personnes voulant être alliées. L'ignorance et la
haine basée sur des préjugés, toutefois, peut menacer l'intégrité de la
personne LGBTQ+. Alors voici trois
conseils de base pour s'assurer que la personne LGBTQ+ se sente plus inclue et
respectée durant le temps des fêtes.
Demandez les pronoms
Lorsqu'une personne trans
ou non conforme dans le genre utilise un pronom autre que celui qui lui a été
assigné à la naissance, ce n'est pas par caprice. Une personne trans utilisera
un pronom mais pourra avoir de la difficulté à demander aux autres de
l'utiliser par peur d'être marginalisé.es, d'être soudainement transformé.es en
cible de propos injurieux. Ça peut être un peu malaisant demander les pronoms
des gens, mais sachez que ça fera peut-être en sorte que des rencontres de
familles, qui peuvent avoir l'air de parcours de combattant.es pour certaines
personnes trans, devienne soudainement un endroit positif. Il y a donc
plusieurs façons de demander les pronoms. Vous pouvez faire un tour de table, ce
qui vous permet de ne pas cibler une personne en particulier mais de la
respecter tout de même. Vous pouvez aussi vous informer auprès de la personne,
de son pronom. Peut-être aimerait-elle, si vous êtes proche de cette personne,
que vous l'appuyiez dans sa présentation d'elle-même. Pourquoi ne pas vous
informer auprès de cette personne comment elle prononce son pronom ? C'est
probablement l'une des conversations les plus plaisantes en lien avec
l'identité de genres qui ne requiert pas de justification de notre identité de
genre ou de nous sentir complètement envahi.es dans notre vie sexuelle.
On ne veut pas
nécessairement parler de notre orientation sexuelle
Les phrases utilisées
couramment dans les réunions de famille comme « C'est quand que tu nous présentes
un ti chum » sont dérangeantes puisqu'elles assument que toute personne est
hétérosexuelle avant que l'on prouve le contraire, et les personnes qui ne sont
pas hétérosexuelles ne vous doivent ni coming out, ni justifications ou
détails sur leur sexualité. Cette phrase assume également que la notion de
couple est importante pour tout.es, ou unique. Des personnes peuvent être en
couple à plusieurs sous différentes formes (polyamour, trouple, couple ouvert,
etc.), ça ne veut pas dire qu'elle est intéressée d'en parler à Noël. De toute
façon, pour les personnes qui valorise le couple comme moi, vous pouvez vous
fier que cette personne deviendra centrale et importante et que je la
mentionnerai tellement que vous ne demanderez plus jamais si je suis en couple.
Les gens en couple aiment en parler et si elles n'en parlent pas avec vous
c'est qu'elles ne veulent pas en parler, tout simplement.
Accueillir un coming
out
J'ai personnellement fait
quatre coming out en tant que femme lesbienne genderqueer monoamoureuse,
soit une personne préférant les femmes au niveau de l'attirance, ne
s'identifiant pas exactement comme femme mais plutôt entre femme et homme et
fréquentant une personne polyamoureuse bien qu'étant moi-même avec une seule
personne, par choix. Ce que je retire de ces expériences, comme grands
positifs, sont :
-
Accueillir l'annonce avec bonheur, plutôt
qu'avec le rejet ou la défiance: «Je ne comprends nécessairement pas tout
ce que tu me dis, mais je suis contente que tu me fasses assez confiance pour
m'en parler et que tu sois assez en contact avec toi-même pour en arriver à une
telle conclusion»
-
Accueillir l'annonce en étant pro
actif: « Je t'entends dire que tu es genderqueer et je n'ai
malheureusement pas eu l'occasion de m'informer sur le sujet. Pourrais-tu m'en
parler un peu plus ? »
-
Accueillir l'annonce en réitérant votre
amour pour la personne, ainsi que votre support malgré la possibilité de défis
additionnels: « D'abord, c'est clair que ça ne change rien à mon amour
pour toi, j'espère que tu le sais. Je veux que tu te sentes à l'aise si jamais
tu as de la difficulté ou des questionnements en lien avec ton identité de
genres, de venir m'en parler. Je ne vis pas cette réalité, mais je veux être en
support, toujours, pour toi »
Bref, je vous recommande,
en tant qu'allié.es, d'agir toujours avec amour, en pensant à l'autre et à ses
besoins (sans les assumer) et en vérifiant si votre attitude est aussi positive
que vous le pensez en demandant de la rétroaction.