Lo Ré Mi Fa Sol la si do, parler avec Stéphane Lo Ré me procure le même effet qu'écouter une mélodie connue.
Stéphane est passionné, avant-gardiste et assumé. Son expérience culinaire va bien au-delà du chaudron. Ses nombreux voyages se reflètent dans la composition de ses plats. Sur la rue Peel, dès mon entrée dans la verrière du restaurant, je savais que j'aurais droit à un traitement VIP. Une géante fourchette est parallèle avec une cuillère métallisée. J'ai déjà une idée de l'ambiance. En entrant, je remarque les cadres colorés qui placardent les murs. Comme un radar, mes yeux ont balayé les quatre murs. L'artiste de Coaticook Mélissa Tardif est en exposition temporaire dans le restaurant. Après un certain temps, le proprio offre donc la chance à un autre artiste de la région d'exposer son talent. Comme quoi, dans une expérience culinaire, tous les sens sont mis à contribution.
Une barquette du pain maison arrive au centre de la table. Les effluves sont différents qu'une mie traditionnelle. Ici, les épices à salade sont reconnues pour être les meilleures du monde. Avant la cuisson de la baguette, la pâte est donc mélangée avec les épices fabuleuses. Au final un goût très original et surprenant.
Je choisis un vin rouge du Portugal. Comme Stéphane est actif dans la salle à manger, celui-ci me certifie que ce sera en parfait accord avec mes plats du menu Carte Blanche. Sept personnes sur 10 choisissent cette avenue. On ignore ce que l'on mange et nous développons une confiance aveugle avec le cuisinier. D'une part, j'adore la proximité du chef.
Celui qui manœuvre les ingrédients est aussi le serveur à l'occasion. Il se fait un devoir d'entrer en conversation avec sa clientèle. Dans mon livre à moi, c'est presque du jamais vu. C'est une attention particulière que j'apprécie. Parler directement au chef, wow! Double wow lorsque mes assiettes arrivent.
Truite des bobines, courgettes et mousse de tomates. La multiplication des saveurs se poursuit avec un service digne d'une toile de vacances. Mon chèvre, tente croustillante et perles de tamarin m'offre un visuel spectaculaire. Ouais ouais j'ai essayé pendant trois secondes de faire croire à mon chum que je savais exactement ce que c'était du tamarin. Après vérification, c'est un fruit asiatique acidulé qui donne beaucoup de punch en bouche au fromage. J'vous dis, j'avais l'impression de voir une carte postale dans mon assiette tellement c'était une image statique de bonheur. Mon coup de cœur va sans conteste à la crépinette de sanglier avec une gelée de pois verts. C'est audacieux, un type de Jell-O rempli de légumes. Le roulement m'amène un autre morceau du menu carte blanche. Le porcelet aux baies d'argousier est vraiment dans mes cordes. J'ai presque eu l'envie de sauter le dessert pour en avoir une deuxième assiette... Non quand même. L'influence de la Provence est évidente dans le reflet de plusieurs plats. Mais au dessert le marron était un passage obligé. J'ai vraiment adoré ma mousse aux marrons et aromatisée au rhum.
Le Lo Ré offre aussi un service de traiteur, ce qui me confirme que je vais peut-être éventuellement manger cette mousse à la maison. On y réserve pour diverses occasions. Pas trop chic, pas trop simple. Un entre-deux en parfait équilibre. Et cette année, le Lo Ré est accueille des fêtards même le 24 décembre au soir. Envie d'une veille de Noël sous le thème « Chéri ce soir, on ne touche à rien et on se gâte » soyez rapides sur la réservation. Mon doigt magique me chuchote que l'endroit va rapidement trouver preneur.