Aujourd'hui propriétaire d'une clinique médico-naturo-esthétique, Guylaine Gamache a connu des années très difficiles. Suite au suicide de son conjoint, il y a maintenant plus de 5 ans, elle a entamé sa première entrée à l'hôpital deux semaines après cette tragédie. Ce fut le commencement d'un long cauchemar qui dura environ 5 ans. Mal diagnostiquée, elle a été traitée pendant deux ans pour dépression majeure et anxiété sévère, jusqu'à ce qu'un résident découvre qu'elle souffrait d'un choc post-traumatique. Malgré la découverte du bon diagnostic, on augmenta encore le nombre de ces médicaments avec des effets secondaires effroyables qui la conduisirent jusqu'à la tentative de suicide. Bilan de ces années : 17 séances d'électrochocs, 31 pilules par jour, pertes de mémoire importantes, perte d'énergie vitale. Ce qu'un médecin lui confia : « ton énergie ne reviendra jamais, tu as une chaise roulante avec des roues invisibles ». Lors de sa dernière hospitalisation, elle sortit pour expérimenter le projet pilote de Cheval Harmonie, centre thérapeutique où les chevaux jouent un rôle de première ligne. Bilan : après deux journées, le trois quarts de son choc post-traumatique fut réglé.
Guylaine et ses nombreuses hospitalisations
Après avoir expliqué à maintes reprises aux médecins pendant des années qu'elle ne se sentait pas dépressive, un résident a réalisé un bon jour qu'elle souffrait d'un choc post-traumatique, et non d'une dépression sévère. Dirigée vers un spécialiste des chocs post-traumatiques, ce dernier ajoute d'autres pilules en plus des autres qu'elle prenait déjà. Bilan : 31 pilules par jour!
Après une tentative de suicide, n'ayant plus d'énergie, moral à zéro et estime personnelle qui dégringole à une vitesse fulgurante au cours des dernières années, elle décide de faire ses recherches personnelles pour trouver les interactions entre ses médicaments. Elle découvre les nombreux effets secondaires de ses médicaments, dont les idées suicidaires, les idées noires, la confusion mentale, l'insuffisance pulmonaire, etc. Elle exige qu'ils l'aident au sevrage de toute cette médication.
L'heure de vérité : où est la communication?
Conviée autour d'une table avec 11 personnes du corps médical, les médecins ne croient pas qu'elle prenne autant de pilules par jour. Elle montre alors son « dispill ». « Je leur ai dit que toutes ces pilules me rendaient malade. Je ne ressentais plus l'amour pour ma famille et pour les gens de mon entourage. », mentionne Madame Gamache. Un médecin présent autour de cette table se fâche, en soulignant le « ridicule » de la situation. Ils acceptent donc de l'hospitaliser pendant deux semaines pour effectuer son sevrage. Elle passera de 31 pilules par jour à 6 pilules.
Tentative de suicide
Sortie de l'hôpital, elle a des pensées suicidaires, mais décide tout de même de continuer son sevrage par elle-même et d'éliminer les 6 dernières pilules. Résultat : trop rapide, elle retourne à l'urgence, car elle tente de se suicider. Arrivée à l'hôpital, le médecin des soins intensifs lui demande : « Que faites-vous ici, êtes-vous suicidaire? », sur un ton arrogant. Guylaine, confuse et mal en point lui répond : « Non... ». Elle se demande toujours pour quelle raison ce médecin a manqué autant de professionnalisme et de respect. Le médecin en question lui donne son congé une heure plus tard. La famille de Guylaine, estomaquée par la réaction du médecin, retourne à l'urgence et explique que Guylaine a besoin de soins. « Votre fille est assez vieille pour savoir ce qu'elle a à faire », lui souligne-t-elle. De peine et de misère, ils acceptent finalement de l'hospitaliser pour stabiliser son état.
Cheval Harmonie : le projet-pilote de 2012
Hospitalisée depuis quelques jours, Guylaine reçoit la visite de Gloria, l'une de ses amies qui lui parle du projet-pilote de Cheval Harmonie. Depuis longtemps, Guylaine souhaitait vivre une expérience avec les chevaux. Situé à Compton, ce centre thérapeutique où les chevaux sont les « médecins » de première ligne accueille des gens pour différents programmes. Jocelyne Brayoud et Roger Dupuy sont les deux fondateurs de ce centre et les pionniers d'une nouvelle approche : celle de l'intelligence intuitive avec les chevaux.
Avec beaucoup d'acharnement, Guylaine réussit finalement à convaincre le personnel médical de la laisser sortir pendant trois journées consécutives, afin qu'elle puisse expérimenter cette méthode qui l'inspirait beaucoup. Son amie Maryse vient la chercher et la reconduire tous les matins et tous les soirs à l'hôpital.
« Toute ma vie, j'avais fait des ateliers de croissance personnelle, mais ce que j'ai expérimenté là-bas ne ressemblait en rien à cette "théorie" que j'avais lue ou écoutée. Des cours, ça demeure toujours dans l'intellect. Et pour ceux qui diront qu'ils connaissent la zoothérapie, je leur dis que ce n'est pas vraiment ça, c'est beaucoup plus que ça... », souligne Guylaine.
Au cours de la deuxième journée, après une méditation en présence des chevaux, Guylaine partage au groupe son envie de crier. « Jocelyne et Roger nous demandaient de dire ce que nous avions ressenti au cours de la méditation. Pour ma part, j'avais l'envie de crier. Ils m'ont invité à le faire, mais j'étais beaucoup trop gênée. Ils m'ont donc suggéré d'aller crier plus loin, ce que je fis. J'ai crié à un point tel, que j'étais apeurée de mon propre cri. J'ai failli "perdre connaissance". Le cri était particulier et très long... Suite à cette expérience, j'ai été libérée du trois quarts du choc post-traumatique que j'avais eu cinq ans auparavant. »
Un nouveau soleil
Guylaine Gamache ne prend plus aucune médication depuis plus de 3 ans. Elle a retrouvé son énergie vitale, bien qu'elle tente encore de se « déprogrammer » de la phrase du médecin qu'elle avait « acheté » des années auparavant. Elle s'entraîne dans un gym quelques fois par semaine et elle est propriétaire de la clinique médico-naturo-esthétique « Absolue Beauté » dans la région de Sherbrooke. En plus de la guérison de ce choc post-traumatique, Guylaine a fait de grandes réalisations dans sa démarche avec les chevaux, qui dura plus de deux ans. « Avec les chevaux, je suis sortie de ma tête, de mes croyances. J'ai "connecté" avec mon intériorité. Après cette démarche, je n'étais plus une victime. Je me suis regardée dans le miroir et je me suis souvenue d'avoir choisi ma vie jusqu'à ce jour. C'est difficile à exprimer parce que les mots sont limitants, mais c'est là où j'ai commencé à aimer ma vie. J'ai choisi ma vie. Je m'en souvenais. », affirme Madame Gamache.
Cette expérience passée ne fut pas chose facile, mais elle est contente de s'en être sortie, grâce aux chevaux. « Maintenant, je me dis souvent que si j'étais au gouvernement, je payerais pour ça. Il devrait donner des subventions pour ce genre de choses. Lorsque j'étais à l'hôpital et que je suis sortie au cours de ses trois premières journées dans ce centre avec les chevaux, le personnel médical me voyait tellement changé qu'ils m'ont demandé les coordonnées de Jocelyne Brayoud et de Roger Dupuy. »
En espérant une ouverture dans le futur, afin de pouvoir conjuguer les méthodes alternatives comme celle-ci, à la médecine conventionnelle d'aujourd'hui. En attendant, Guylaine a eu la vision d'un livre, portant comme titre : « Comment j'ai appris à voler... ». Elle aimerait concrétiser ce souhait dans les années à venir...
Les chevaux sont des créatures mystérieuses ou divines.
- Proverbe indien
Pour plus de détails, visitez le blog de Guylaine Gamache