C'est le message qu'envoie La parfaite maman cinglante à toutes les mamans. « Il n'y a pas de problème à être ce que la société a décidé que ce serait, une mère indigne. Dans une mesure raisonnable, pourquoi est-ce que serait un problème d'être comme ça à nos heures? », questionne Maude Michaud, la maman derrière le blogue qui connaît un succès fulgurant depuis son lancement.
Des propos tranchants, cinglants, sarcastiques, drôles, touchants : voilà comment décrire le blogue de La parfaite maman cinglante, Maude Michaud. Lancé en mars dernier, le blogue compte environ 150 000 visites tous les mois.
Pourquoi? Parce qu'il déconstruit le mythe de la maman parfaite, un mythe qui voyage à une vitesse effarante depuis l'avènement des médias sociaux. Mais ceux-ci ont aussi eu la fonction de faire voyager le vent de fraîcheur et les écrits de celles qui n'ont pas honte de dire qu'elles enverraient bien faire jouer leurs enfants dehors alors que la pluie tombe à torrents. Peut-être même pendant un orage, tient. La parfaite maman cinglante est de celles-là.
Un blogue aux sujets intemporels et infinis
« Jouer avec tes enfants est un mal obligé mais après chaque période de quinze minutes de jeu, il y a une loi non-écrite qui dit que t'as droit à une demi-heure de break. » (Les 15 vrais bons conseils d'une mère indigne, publié le 4 août)
On y parle de l'allaitement, des shooters de caféine et des verres de vin, des vacances, de la belle-mère, de la première séance de photos et plus récemment, du supplice que représente manger au restaurant avec sa marmaille.
« Pour le choix du restaurant, vas-y pour une valeur sûre. C'pas le temps d'essayer d'atteindre les objectifs du défi 5/30. Garde-toi le lancer des brocolis avec la crise qui vient avec pour un soir dans ta cuisine. Vive la friture pis le fromage fluo ! Pis tant qu'à faire, vas-y à fond avec le buffet de Pizza Hut. Oui, la pizza a pas de topping, les pâtes sont trop salées pis les concombres goûtent ben ben amers mais t'as pas à attendre, c'est gratis pour les p'tits pis y'a pas un chat. » (Le supplice du restaurant en famille, publié le 12 août)
« Le blogue a été conçu pour répondre à cette pression qu'on ressent, comme maman, à vouloir être parfaite, à toujours vouloir faire mieux pour nos enfants et bien sûr, à toujours se sentir coupable pour plein de chose », explique Maude, maman d'un garçonnet de trois ans.
Le thème de la perfection maternelle en est un intemporel.
« On est humaines avant d'être mamans et les textes de la parfaite maman cinglante répondent à un besoin qu'on n'ose à peine nommer. Au début, je voulais le faire moi-même et publier mes propres textes. Je me suis rendue compte que c'était plutôt une vision que j'avais et que je réalise à temps plein depuis quelques mois. »
La parfaite maman cinglante peut désormais compter sur une vingtaine de collaboratrices qui ont des opinions différentes, des idées de sujets différentes et qui enrichissent le blogue, qui le rendent plus complet que sa seule opinion, estime-t-elle.
Une popularité grandissante chez maman, grand-maman et même papa!
« Je suis contente que le blogue soit populaire, ça veut dire qu'il rejoint les gens. On y parle de sentiments qu'on garde souvent pour nous. Que ce soit cette culpabilité de ne pas avoir envie de jouer avec nos enfants ou celle de donner des croquettes de poulet venant d'une boîte pour souper, les gens sont heureux de se conforter dans l'idée qu'ils sont normaux et que c'est correct, ce qu'ils font. C'était l'idée derrière le projet! »
Environ trois textes sont publiés tous les jours. Chaque mois, environ 150 000 visites du blogue sont comptabilisées.
« Quelques grands-mamans et même des hommes le suivent parce qu'ils peuvent se sentir rejoints dans les sujets. Certains articles ont été de véritables phénomènes viraux, dont celui sur les CPE au printemps, ou les 15 meilleurs conseils d'une mère indigne », souligne en souriant Maude.
« Alors que tu t'élances à grands coups de pantoufles vers ta cafetière qui produira ni plus ni moins l'essence de ta résistance à l'heure et demie qui s'en vient, ta progéniture, qui n'a pas besoin de plus d'un quart de seconde pour être au sommet de sa forme, se court déjà après dans le salon à grand coup de je-vais-t'attraper-gros-caca-qui-pue. L'espace d'un court instant, tu reviens dix ans en arrière dans le temps que t'étais une jeune fille célibataire qui se levait à dix heures dans le silence absolu chaque jour et une larme s'échappe discrètement de ton œil qui saute. » (Les nerfs de Madame Blancheville, publié le 8 août)
Y a-t-il un sujet qui connaît plus de succès que les autres? « Le sommeil! C'est épouvantable, faire le deuil de son sommeil! », affirme la parfaite maman cinglante en riant.
En plus du blogue, on peut suivre le vent de fraîcheur soufflé par La parfaite maman cinglante sur Facebook.