Parmi tous les pays que j'ai visités, s'il y en avait un dans lequel je devais immigrer, ce serait l'Australie! Remplie de beautés et de richesses, cette île-continent offre aux voyageurs une panoplie d'activités en lien, entre autres, avec sa nature diversifiée ainsi qu'avec la culture aborigène. Dans cette terre d'aventure, on a accès au désert, au « bush », aux forêts tempérées du Sud-Est, aux jungles primaires de l'extrême Nord, aux forêts tropicales sèches, en passant par ses fonds marins des plus riches au monde.
J'aimerais commencer par une région qui a piqué ma curiosité dès que j'ai commencé à organiser ce périple avec mon ami Samuel : le Nord du Northern Territory. Plus précisément, la ville de Darwin et surtout les parcs nationaux qui l'entourent, soient Kakadu et Litchfield. Tout d'abord, nous avons pris le fameux train « The Ghan » à partir d'Alice Spring, au centre de l'Australie, afin d'atteindre Darwin, tout au nord. Le trajet dura environ 24 heures et fut entrecoupé de courts arrêts qui nous ont permis d'aller nous baigner dans les sources thermales de Katherine River et de nous dégourdir un peu. Arrivés à Darwin, nous nous sommes choisi un dortoir dans un hôtel qui possédait un bon resto ainsi qu'une piscine! Après plus d'une semaine dans le désert, elle était vraiment la bienvenue. Il faut dire que le coût de la vie dans ce pays du Commonwealth est très élevé et nous devons vraiment faire attention à chaque dépense si nous voulons que notre budget ne s'envole pas en fumée dès le premier mois. Donc, 20 $ la nuit en dortoir est excellent ici! Durant quelques jours, nous avons visité cette magnifique ville moderne, mais avec un charme de bourgade tropicale isolée, avant de louer une voiture et de se diriger vers les parcs environnants. La ville est bordée par la mer, mais des panneaux nous indiquent de ne pas nous baigner, car il y a des crocodiles d'eau salée qui font leur lot de victimes régulièrement... surtout auprès des surfeurs qui font fit des recommandations de sécurité. Cependant, au cœur même de la ville, il y a une petite baie protégée par des grillages sous l'eau, où l'on peut se détendre sur une belle plage de sable doré. J'ai aussi eu beaucoup de plaisir au marché nocturne à déguster des grillades et d'autres aliments provenant de toutes les régions asiatiques et océaniques.
Après avoir férocement magasiné la location d'une voiture pour une excursion de quelques jours, nous avons entamé notre exploration du parc national de Kakadu. Ce site extraordinaire, classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO, est l'un des rares endroits sur la planète où nous pouvons réellement nous sentir à l'ère préhistorique! Outre les quelques campings, haltes routières et très instructifs panneaux explicatifs, ce vaste territoire comportant six saisons distinctes nous offre des paysages époustouflants dans lesquels on ne serait pas surpris d'apercevoir des dinosaures ou un clan de chasseurs-cueilleurs surgir au loin.
À l'intérieur de Kakadu, nous avons eu la chance de contempler des peintures rupestres aborigènes datant de plus de 40 000 ans! Parmi ces milliers de dessins, certains représentent des divinités, d'autres des techniques de chasse, des avertissements, des cérémonies de danse, des conseils de bienséance, des façons d'apprêter la nourriture, des animaux, des armes, etc. Il y en a même un, plus récent (env. 1800), qui représente un homme blanc avec des bottes, un chapeau et une pipe! Vestige de la rencontre de deux mondes. Nous nous promenions en voiture d'un site à l'autre, car, telle notre contrée, les distances sont grandes... Nous ne manquions pas de nous arrêter près des billabongs, ces anciens méandres de rivières, similaires à des marais, qui nourrissent des oiseaux à profusion ainsi que d'immenses crocodiles. Ceux-ci préfèrent toutefois les rivières plus foisonnantes, et c'est pourquoi Samuel et moi avons longé les rives de la East Alligator River, près d'Ubirr et de Cahills Crossing, dans le but d'en apercevoir de bons spécimens. Ce fut mission accomplie lorsque nous nous sommes arrêtés pour discuter avec un Italien, qui s'adonnait à la pêche de survivance sous le regard vigilant d'un gros crocodile de mer qui se faisait chauffer les sangs à un jet de pierre de là. Un peu plus loin, nous avons partagé un repas et une petite Foster avec un aborigène vraiment accueillant qui nous invita à passer la soirée sous son bivouac. J'avais oublié de vous informer que, dans cet environnement originel, les kangourous et les wallabys sont vraiment présents... Tellement qu'au petit matin, en retournant vers Darwin, l'un d'eux est venu rencontrer mon pare-choc et est allé tristement rejoindre d'autres des siens sur le bord de la route. Ce genre d'accident est tellement fréquent dans ce coin que, pour cette raison, les compagnies d'assurance n'assurent pas les voitures de location du coucher au lever du soleil!
Deux jours plus tard, nous étions de nouveau en route vers l'autre joyau du Nord : Litchfield National Park. Cette fois-ci, nous partagions les frais avec nos nouveaux amis et « fellow Canadians », deux frères de l'Alberta. Cette rencontre impromptue nous a permis d'entrer en contact avec quelques autres voyageurs et voyageuses qu'ils connaissaient déjà, et c'est ainsi que nous avons commencé notre parcours de 10 heures qui nous conduisait de bassin en bassin, le long d'une rivière à l'eau cristalline. Nous nous baignions presque inévitablement à chaque piscine naturelle que nous rencontrions. Il faisait tellement chaud qu'à travers ces paysages et cette végétation arides et si exotiques, nous n'espérions qu'une chose : arriver à la prochaine oasis! Vers le chemin du retour, nous avons eu la chance d'observer des milliers de Flying foxes. Réellement, ces chauves-souris rousses sont tellement grosses que le mot « souris » n'est plus approprié... Ils parlent plutôt de « renards-volants »!
De retour à Darwin, nous avons lavé nos vêtements et préparé notre sac-à-dos, car le temps était bientôt venu de nous envoler pour une destination qui génère encore plus de mystères pour les curieux que nous sommes : la Papouasie-Nouvelle-Guinée... Mais ceci est une autre histoire.
Bon voyage!
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