Depuis un peu plus d'un an, l'archidiocèse de Sherbrooke a invité les paroisses de son territoire à entrer dans un processus de réorganisation. Le contexte religieux actuel au Québec oblige à réfléchir à la meilleure manière de déployer les ressources humaines, matérielles et financières pour répondre le plus adéquatement aux besoins pastoraux de notre temps.
Dans chacune des paroisses du diocèse, les personnes engagées dans la vie pastorale (chorale, comité de liturgie, associations paroissiales diverses, employés, conseils de Fabrique) ont été consultées au sujet de la situation réelle de leur milieu. À Sainte-Agnès, comme à Notre-Dame de Fatima, une quarantaine de personnes ont pu mettre en commun leurs réflexions et colliger les informations à transmettre aux autorités paroissiales et diocésaines.
Plusieurs conclusions ont pu être tirées de ce processus de réflexion. D'une part, notre milieu peut compter sur une vie pastorale active, sur une fréquentation enviable des lieux de cultes et sur des ressources humaines suffisantes. D'autre part, l'entretien des édifices constitue un lourd fardeau pour les communautés actuelles et les générations à venir. Il apparaît donc, tant au plan des ressources financières que des besoins liturgiques et communautaires de notre temps, qu'une seule église suffirait à répondre aux besoins de Lac-Mégantic. Les deux conseils de fabrique ont donc décidé d'orienter les communautés en ce sens; mais puisque les deux églises pourraient répondre adéquatement aux besoins, nous devons faire un choix difficile : conserver un seul lieu de culte.
Le désir de préserver les deux édifices ayant été exprimé clairement par les personnes consultées, les marguilliers ont le désir d'identifier des usages possibles tant pour l'un que pour l'autre. Puisque les églises ont une place importante dans la vie de la communauté et dans la trame urbaine de notre ville, au-delà de la foi et de la pratique religieuse, les conseils de fabrique ont décidé de former un comité élargi de réflexion sur l'avenir des églises. Ce comité, composé de personnes provenant de divers secteurs d'activités, évaluera les changements de vocations possibles pour chacune des églises. Plusieurs critères devront être pris en compte : architecture, patrimoine, accessibilité, capacité de payer, possibilité de disposer de l'édifice qui ne sera plus utilisé pour le culte.
Toute personne intéressée pourra communiquer ses idées par écrit à l'un ou l'autre des secrétariats paroissiaux. En décembre prochain, un rapport sera remis aux deux conseils de Fabrique qui prendront la décision du lieu de culte à préserver et conseilleront à l'archevêque de prendre les mesures canoniques et administratives nécessaires. Les délais sont assez courts, puisque des décisions rapides devront être prises quant à la rénovation de l'Église Sainte-Agnès. Des travaux urgents dont les coûts dépassent 1 500 000,00$ devront être entrepris dès que possible si le désir de préserver l'édifice est réel.
Peu importe la décision qui sera prise en janvier, la population de Lac-Mégantic doit prendre note que les deux églises devront être entretenues grâce à leur contribution volontaire. Une baisse rapide des dons obligerait les marguillers à accélérer le processus de décision, rendant ainsi les consultations difficiles. Les marguilliers et moi-même souhaitons un processus de réflexion serein et remercions les personnes qui ont accepté de participer à cet effort.
Source : Steve Lemay, prêtre-curé