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  ALAIN LAPOINTE / Chroniques

L’histoire du petit garçon qui cognait des clous dans la clôture


18 octobre 2010
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La colère est toujours une mauvaise conseillère. Souvent à cause d'un moment de colère, nous pouvons détruire une relation qui durait depuis des années. La colère est une émotion incontrôlée ressemblant à un volcan crachant sa lave et détruisant tout sur son passage.

J'avais un joueur qui était pris avec la mauvaise habitude d'agir comme un volcan au sein de mon équipe. Ses frasques amenaient régulièrement des tensions dans le groupe. Ce jeune homme était un fichu bon gars de nature très attachante, mais il avait ce mauvais défaut qui revenait trop souvent mettre de l'ombre sur sa belle personnalité.

Je devais souvent le rencontrer personnellement afin de le sensibiliser à modifier cette mauvaise attitude. Un jour, je lui racontai l'histoire suivante : il y avait jadis, un petit gars qui était souvent sujet à des crises de colère. Il avait beaucoup de mal à se contrôler. Son père, dans le but de canaliser son trop plein de frustration, demanda à son fils : « Dès que tu te sentiras emporter par la colère, vas immédiatement vers la clôture en arrière de la maison et frappe avec le marteau un gros clou dans la clôture pour passer ta frustration au lieu de crier et te fâcher». Le jeune garçon écouta son père et dès qu'il sentait monter ses pulsions agressives, il allait directement cogner un clou et le temps de faire cette action, sa colère s'estompait. Ce petit numéro dura deux semaines et l'enfant obtenu de grands progrès au niveau de sa conduite. Le garçon, avec fierté, demanda à son père de venir voir le résultat sur la clôture. Celle-ci avait été martelée par une quinzaine de gros clous. Son paternel félicita sa nouvelle attitude et lui demanda maintenant qu'à chaque fois qu'il se sentirait emporté par cette furie incontrôlée, de retirer un clou de la clôture et cela jusqu'au dernier et de l'avertir quand le dernier clou serait retiré afin qu'ils puissent ensemble contempler le succès de la méthode.  La petite « thérapie maison » du papa porta fruit, car le caractère de l'enfant s'améliora énormément et il a fallu plus de 2 mois au garçon avant qu'il puisse informer son père que la barrière était libérée de tous ses clous.

Le garçon avait vraiment modifié son comportement et il maîtrisait beaucoup plus ses émotions. L'enfant développa de nouvelles amitiés depuis son changement d'attitude et il  reçut même des félicitations de la part de ses enseignants pour sa nouvelle conduite à l'école. Tout son entourage bénéficiait du changement.

Son père retourna voir avec lui la clôture, il félicita chaleureusement son fils pour les énormes améliorations à son caractère. L'enfant avait une grande satisfaction en rapport avec sa conduite améliorée.

Alors, son père fit remarquer à son fils que malgré l'absence de clou dans la clôture, nous pouvions voir les marques des clous laissées dans le bois. Il lui expliqua que, comme les clous, la colère laisse  aussi des marques  dans l'âme des  gens offensés et cela malgré les excuses. Il est important d'éviter ce type de comportement afin de protéger les gens que l'on aime et qui nous aiment. Le jeune garçon dans l'histoire avait compris la leçon et il maîtrisa par la suite mieux sa personnalité bouillante, tout comme mon ancien joueur d'ailleurs!


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